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Un certain 7 avril

L'austérité a marqué au fer rouge la première année du gouvernement Couillard. Elle pourrait constituer la base de sa réélection s'il réussit à desserrer l'étau des finances d'ici 3 ans.
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A-t-on voté pour ça le 7 avril dernier? Bien sûr, quoiqu'en disent nombre de personnalités qui font le bilan du gouvernement Couillard, un an après son élection.

Petit rappel, les Québécois ont infligé une défaite humiliante au Parti québécois 18 mois à peine après l'avoir porté au pouvoir. Ils ont aussi donné un gouvernement majoritaire de 70 députés à Philippe Couillard qui a recueilli plus de 41% du vote populaire.

La Coalition avenir Québec a gagné 22 comtés en obtenant 23 % des suffrages. PLQ et CAQ totalisent 92 des 125 élus à l'Assemblée nationale et représentent 64% du vote.

On peut contester la manière de faire, ou la vitesse d'exécution, mais la majorité de la population savait et souhaitait donc que le nouveau gouvernement fasse du redressement des finances publiques sa priorité. Les sondages les plus récents démontrent, malgré des décisions impopulaires, que les libéraux mènent toujours dans les intentions de vote.

Le gouvernement Couillard a renié certains de ses engagements électoraux (on devrait savoir que les programmes des partis carburent au Prozac). C'est le cas avec les deux gros ministères que sont la Santé et l'Éducation, car les libéraux avaient promis de maintenir leur financement. Ils invoquent maintenant l'excuse classique voulant que le déficit avait été sous-estimé par l'ancien gouvernement.

Ces deux missions qui grugent 75% des dépenses devront composer avec des taux de croissance anémiques (1,4% et 0,2%) cette année, mais on parle tout de même d'augmenter leur enveloppe budgétaire.

La grande bataille du déficit zéro menée par le gouvernement de Lucien Bouchard en 1996 s'était soldée par une coupe réelle dans les budgets de la Santé et de l'Éducation de 3,3%. Tout est dans la méthode. Fort de sa popularité, Bouchard avait misé sur des sommets socio-économiques pour gagner son pari. On oublie souvent que la course vers la sortie de 30 000 employés du secteur public (médecins, infirmières, profs,orthopédagogues...) a déstabilisé les deux grands réseaux de façon durable.

«Si on avait choisi de faire une grand-messe», fait valoir une source libérale, «on serait encore assis à la table».

Sur le fond, la détermination du premier ministre Couillard en cette matière ressemble à celles de Lucien Bouchard ou de Mike Harris en Ontario au cours des mêmes années. Harris a mené sa «Révolution du bon sens» en 1995 et sabré dans les dépenses de l'État. Il a été réélu en 1999, malgré une contestation sans précédent dans la province voisine.

Par ailleurs, le bilan libéral est moins reluisant en ce qui regarde l'économie et, surtout, la création d'emplois. La réforme de la Santé est sur les rails, mais le débat de structures fait oublier l'engagement de créer 50 supercliniques. En Éducation, le changement de ministre remet tout en question. La Commission Robillard sur la révision des programmes est tombée dans l'oubli.

Le gouvernement Couillard est composé d'un noyau solide (Barrette-Coiteux-Leitao-Moreau-Fournier-Arcand) mais certains ministres ne sont pas à leur place.

L'austérité a marqué au fer rouge la première année du gouvernement Couillard. Elle pourrait constituer la base de sa réélection s'il réussit à desserrer l'étau des finances d'ici trois ans.

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