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Sylvain Simard et la machine à nominations

La promotion de l'ancien député Sylvain Simard à titre de président du conseil d'administration de la SAQ (Société des Alcools) se défend, mais on ne peut que constater que la machine à nominations a repris du service au profit de partisans péquistes.
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La nomination de l'ancien député Sylvain Simard à titre de président du conseil d'administration de la SAQ (Société des Alcools) se défend, mais on ne peut que constater que la machine à nominations a repris du service.

Les oppositions à l'Assemblée nationale ont relevé une trentaine de nominations de partisans péquistes par le gouvernement Marois. Les plus contestables ont été celles d'André Boisclair ( à titre de sous-ministre et non de délégué du Québec à New York) et de Nicolas Girard à l'Agence métropolitaine de transport de Montréal.

La grogne qui a suivi la nomination de l'ancien chef péquiste avait amené Pauline Marois à former, en décembre, un comité dit de sages qui étudie les nominations partisanes. Nuance, le mandat du comité ne s'étend pas aux sociétés d'État, terre d'accueil traditionnel des amis du pouvoir, mais uniquement à la fonction publique québécoise.

À la SAQ, Sylvain Simard commandera un salaire modeste pour un travail à temps partiel. L'ex-ministre et député a de longs états de service et une connaissance approfondie de l'état. C'est un des rares députés qui se donnait la peine de scruter le livre des crédits et de confronter les ministres libéraux.

Au cours des 9 ans du régime Charest, le gouvernement aurait nommé plus de 500 sympathisants ce qui lui valait des critiques acerbes de l'opposition péquiste qui l'accusait de pervertir le système.

Disons que le gouvernement Marois a adopté un bon rythme, lui qui s'est tellement vanté de faire de la politique autrement. Son espérance de vie étant plus courte, il y aura de la pression pour se caser dans la nébuleuse gouvernementale.

Remarquons que la première ministre a nommé un adversaire putatif, Gilles Duceppe, et un de ses alliés au sein du caucus en Sylvain Simard. Le député de Richelieu avait invité l'ex-chef du Bloc dans son comté au plus fort de la contestation du leadership de Mme Marois. Informée de la présence de Gilles Duceppe, Mme Marois s'était invitée à cet événement pour lui voler la vedette.

Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, soutient que la nomination de Sylvain Simard n'est pas partisane. On peut en douter fortement et il a été incapable de dire si d'autres candidats ont été envisagés pour ce poste.

Les libéraux de Philiippe Couillard proposent que les candidats à des postes dans la haute fonction publique et dans les sociétés d'État passent à travers le tamis d'une commission parlementaire, ce qui est tellement sensé qu'on se demande pourquoi ce n'est pas encore fait.

Toutefois, évitons de tomber dans l'angélisme. Un attaché politique libéral m'a fait remarquer que la ligne d'attaque portait sur le non-recours au comité de sages dans le cas de Sylvain Simard. Le personnel politique doit composer avec une précarité extrême et, lorsque leur parti est battu, avec une étiquette qui ressemble à un «post-it».

«Si on va trop loin, on va tous se retrouver à travailler dans un dépanneur après...» déplorait-il.

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