Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Le gouvernement québécois en est encore à gérer les troubles du printemps dernier et cible l'enseignement supérieur. En éducation il y a d'autres besoins criants comme le décrochage scolaire scandaleusement élevé, la grosseur des classes et l'intégration des élèves en difficulté... mais de ça il n'en sera pas question. Pendant ce temps on apprenait que le gouvernement a discrètement retranché 50 millions de dollars dans le budget qui servait à diminuer les listes d'attente pour opérer une cataracte, un genou, une hanche. C'est, au total, 400 millions de dollars de moins dans le budget du réseau de la santé à récupérer d'ici le 31 mars.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
CP

Le gouvernement Marois ouvre les vannes quand il s'agit de l'enseignement supérieur mais, en parallèle, ampute le budget consacré aux opérations pour les cataractes, les hanches, les genoux.

Depuis son élection, le nouveau gouvernement a tout donné au mouvement étudiant. On a effacé la loi 12, maintenu le gel des frais de scolarité universitaires pour une période indéterminée, maintenu la bonification de 39 millions de dollars du régime des prêts et bourses consenti par les libéraux, s'est fait tirer l'oreille pour compenser les universités.

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, alimente par ailleurs l'argumentaire des fédérations étudiantes quand il nie que les universités sont sous-financées.

Ce n'est pas son collègue de Laval et co-organisateur du Sommet, Léo Bureau-Blouin, qui va le contredire.

L'ancien chef de bureau de Radio-Canada à Québec apparaît davantage comme le porte-étendard du carré rouge que comme un ministre décidé à prendre des décisions difficiles mais nécessaires.

Cette semaine il a confirmé la tenue d'un Sommet en février, sommet précédé d'une démarche «participative». On est donc passé d'une décision budgétaire - hausser les frais universitaires - à un exercice qui s'étend sur des mois qui se terminera par une grand-messe dans la grande tradition des gouvernements péquistes.

Le Sommet sur l'enseignement supérieur est devenu rien de moins qu'un projet de société et on a l'impudence de le comparer au Rapport Parent!

On ignore combien coûtera cette vaste opération de relations publiques. Le Parti québécois proposait d'indexer les frais de scolarité mais, lors du Sommet, il écoutera toutes les suggestions. Parions qu'il sera davantage question de gratuité que d'augmentation des frais pour poursuivre ses études postsecondaires puisque les jeunes occuperont le tiers des places disponibles.

Le gouvernement québécois en est encore à gérer les troubles du printemps dernier et cible l'enseignement supérieur. En éducation il y a d'autres besoins criants comme le décrochage scolaire scandaleusement élevé, la grosseur des classes et l'intégration des élèves en difficulté... mais de ça il n'en sera pas question.

Pendant ce temps on apprenait que le gouvernement a discrètement retranché 50 millions de dollars dans le budget qui servait à diminuer les listes d'attente pour opérer une cataracte, un genou, une hanche. C'est, au total, 400 millions de dollars de moins dans le budget du réseau de la santé à récupérer d'ici le 31 mars.

Réjean Hébert, ministre de la Santé, prétend qu'on peut couper 50 millions dans les hôpitaux, sans diminuer l'offre de service. Difficile à croire, les établissements devront forcément trouver cet argent ailleurs, même si ce sont des frais administratifs.

La tenue d'un Sommet comporte des risques, risques atténués quand un gouvernement fixe des objectifs. clairs. Les gouvernements péquistes s'en sont servis pour relancer l'économie, atteindre le déficit zéro... mais ils doivent demeurer maîtres du jeu et ne pas laisser les lobbies imposer leurs vues.

On doit constater que ce gouvernement privilégie une clientèle qui est descendue dans la rue, a porté le carré rouge, joué de la casserole et contribué à chasser les libéraux.

Agnès Maltais

Le conseil des ministres de Pauline Marois

Rentrée perturbée à l'UQAM

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.