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Le bulletin de la session

Le gouvernement Couillard sort à peine égratigné de cet automne politique. Reste à savoir s'il bouclera l'année 2015 avec une entente négociée avec l'ensemble de ses employés pour pousser un OUF! bien senti.
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C'est la session que redoutaient les libéraux, celle de tous les dangers. Des compressions budgétaires qui font mal, le rapport de la commission Charbonneau, une réforme de la santé et des commissions scolaires, un nouveau chef de l'opposition, les négociations avec le Front commun...

Le gouvernement Couillard sort à peine égratigné de cet automne politique. Reste à savoir s'il bouclera l'année 2015 avec une entente négociée avec l'ensemble de ses employés pour pousser un OUF! bien senti.

Dans son bilan de fin de session, le premier ministre Philippe Couillard a parlé de «regarder l'avenir avec espoir» et de réinvestissements.

Les libéraux seront bientôt à mi-mandat et lorgnent l'autre versant de la montagne qui conduit aux élections.

Les révélations de la Vérificatrice générale sur le salaire des médecins ont gâché les derniers jours en Chambre du gouvernement libéral. On constate que les médecins-entrepreneurs forment une caste au sein de l'appareil étatique.

Le premier ministre et certains de ses ministres ont développé une certaine arrogance face à leurs adversaires. Philippe Couillard a pris de haut certaines questions qui lui étaient posées au cours des derniers jours et répondu sèchement à l'Assemblée nationale.

D'habitude impavide, il a donné des signes de frustration. Est-ce que son armure de gentilhomme commence à se fissurer?

À Paris, il a démontré qu'il a la mèche courte et il a dénoncé l'exploration de pétrole et de gaz de schiste sur l'île d'Anticosti financée, pourtant, par le gouvernement québécois. Lui qui demandait de parler d'une seule voix à l'étranger a chargé le gouvernement Marois.

Le Québec a le devoir de faire l'inventaire de ses ressources naturelles. Les oppositions ont raison quand elles affirment qu'il faut travailler sur la colonne des revenus et qu'il y a des limites à «squeezer» les programmes. Alors je comprends mal qu'un premier ministre puisse faire fi du développement d'une filière énergétique, à moins d'être plus vert que Québec solidaire.

La forêt n'est plus le moteur qu'elle était et les mines connaissent de graves difficultés.

Les manifestations récentes d'arrogance tiennent au fait que les libéraux ne redoutent pas les partis d'opposition. Pierre Karl Péladeau est mauvais en Chambre, et malhabile à l'extérieur de la Chambre, tandis que la CAQ se cherche, toujours et encore.

François Legault voit juste quand il affirme que la polarisation du vote (exacerbée par l'arrivée de PKP) assure un «monopole libéral».

Voici mon évaluation des ministres durant cette session

A- Le duo Carlos Leitao-Martin Coiteux. L'un, aux Finances, a livré un budget en équilibre, l'autre, au Trésor, des dépenses sous contrôle. Pierre Moreau fait partie de ce groupe sélect après avoir brillamment pris la relève de Lise Thériault à la Sécurité publique tout en maintenant de bonnes relations aux Affaires municipales.

A faible- Le premier ministre mérite un A pour l'ensemble de son œuvre, mais un carton jaune pour une dernière semaine de session ratée.

B- Le Dr Gaétan Barrette a mal paru dans l'affaire des hausses salariales des médecins. Il faut lui reconnaître d'être de tous les combats (loi 10, loi 20, aide à mourir...) et d'exceller en Chambre. En congédiant des employés qui ont laissé faire de mauvais traitements, il implante une culture d'imputabilité dans son réseau.

C- François Blais a accouché d'une réforme alambiquée des élections scolaires et s'est planté en affirmant qu'il serait «maladroit» de réinvestir en Éducation. À la Justice, Stéphanie Vallée est toujours aussi nerveuse tandis que l'étoile de Robert Poeti aux Transports s'est affadie. Sam Hamad a bien fait au Travail et à la Solidarité, mais le vrai test sera celui de s'attaquer au noyau dur des prestataires aptes au travail.

Hélène David passe bien à la Culture, Geoff Kelley aux Affaires autochtones, Christine Saint-Pierre aux Relations internationales, Pierre Arcand aux Ressources naturelles, Pierre Paradis à l'Agriculture (dans son cas, une mention pour sa loi sur les droits des animaux).

D- Le ministre de l'Économie Jacques Daoust vivra ou périra avec le «deal» de Bombardier. Il a indiqué avoir rejeté le plan stratégique d'Investissement-Québec alors que le Québec a bien besoin de son bras agissant.

VALEURS SURES: À Québec, on considère Laurent Lessard (Forêts), Lucie Charlebois (déléguée à la Santé) et Dominique Vien (Tourisme) comme des ministres fiables. Lessard serait candidat à une promotion.

EN DANGER- Francine Charbonneau à la Famille en tête de liste, David Heurtel à l'Environnement, Kathleen Weil à l'Immigration. On dit de Heurtel qu'il excelle à l'international, ce qui compenserait pour ses déboires au national.

Le premier ministre Philipe Couillard procèdera au cours des prochaines semaines à un remaniement de son cabinet. Il devrait être significatif, car c'est avec cette équipe qu'il ira aux élections.

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