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Rona et les sièges sociaux

Le débat sur la protection des sièges sociaux, avec un huard qui bat de l'aile, ne fait que commencer.
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La vente de Rona à une entreprise américaine permet à l'opposition officielle à Québec, le Parti québécois, de faire, enfin, son job de critique du gouvernement.

Depuis des semaines, le PQ est sur la défensive en raison du style de leadership et de la personnalité de son chef Pierre Karl Péladeau. Pendant que le PQ se laisse distraire, le gouvernement Couillard a les coudées franches.

Il aura fallu que le quincaillier fondé par Roland et Napoléon passe sous le contrôle de Lowe's pour secouer les péquistes et les ramener à leur rôle fondamental de contrepoids.

Les libéraux sont persuadés que le débat sur la vente de Rona sera éphémère et que les garanties données par l'acheteur rassureront les Québécois.

L'Assemblée nationale reprend ses travaux la semaine prochaine et il faut s'attendre à ce que la nouvelle ministre de l'Économie, Dominique Anglade, soit sur le gril.

Devant elle, deux chefs de parti qui ont une expérience concrète du monde des affaires et de la finance, Pierre-Karl Péladeau et François Legault.

Quand il est entré en politique, tout le monde s'attendait à ce que PKP impose le thème de la prospérité économique. Le résultat est plutôt mince et ses retournements font en sorte qu'on ne sait plus où il loge sur des dossiers chauds.

Depuis deux jours, il semble avoir retrouvé ses marques. Le problème vécu par PKP c'est que son passé contredit son discours de chef de parti. Les libéraux ont rappelé rapidement qu'il avait vendu Nurun à des investisseurs français. Il est vrai qu'il a fait chez Québecor des acquisitions en série. Toutefois, les imprimeries Quebecor World ont fermé leurs portes, les journaux Sun ont été vendus à perte, Sun News n'a pas duré, des hebdos vendus à Transcontinental...

Son aura de chef d'entreprise lui confère, néanmoins, de la crédibilité aux yeux des citoyens quand il parle business.

Le chef de l'autre opposition, François Legault de la Coalition Avenir Québec, a le mérite de marteler le thème de l'économie à satiété. Tellement, que les gens écoutent d'une oreille distraite.

Il propose depuis longtemps au gouvernement de prendre des mesures interventionnistes, pour sécuriser nos sièges sociaux.

La vente de Rona place la CAQ sur son terrain de prédilection, une économie qui n'est pas celle d'une succursale.

L'ex-ministre Raymond Bachand avait bloqué la vente de Rona en 2012 car il s'agissait d'une offre d'achat non-sollicitée rejetée par le conseil d'administration du quincailler. Cette fois-ci le conseil d'administration, les dirigeants, les actionnaires, la Caisse de Dépôt et de Placement ont tous «cashé» et sont aux oiseaux.

Le géant Lowe's préparait une offensive au Canada et au Québec qui aurait grugé le marché de Rona.

Peu de prise donc pour justifier une intervention musclée du gouvernement pour stopper la vente de Rona.

Le débat sur la protection des sièges sociaux, avec un huard qui bat de l'aile, ne fait que commencer.

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