Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Philippe Couillard appuie sur «reset»

Pourquoi procéder à un remaniement d'une telle ampleur lorsque ton parti continue de dominer dans les sondages après deux ans au pouvoir? Sinon, pour consommer la rupture avec la période marquée par l'austérité budgétaire.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Si le premier ministre Philippe Couillard a senti le besoin d'appuyer sur le bouton du «reset» et de refaire son cabinet, c'est que la machine gouvernementale connaissait des ratés.

Pourquoi procéder à un remaniement d'une telle ampleur lorsque ton parti continue de dominer dans les sondages après deux ans au pouvoir? Sinon, pour consommer la rupture avec la période marquée par l'austérité budgétaire.

Les libéraux redoutaient d'être dépeints comme un gouvernement usé prématurément. On souhaite aussi projeter un message d'espoir aux contribuables. Le thème martelé par le premier ministre jeudi c'est que le Québec se dirige vers des «eaux tranquilles», en clair: les jobs de bras sont derrière nous.

Le conseil des ministres de Philippe Couillard était assez faible et avait besoin d'une injection de stéroïdes. François Legault, chef de la CAQ, a raison quand il affirme que ce rebrassage des cartes est un constat d'échec en matière d'économie et d'éducation.

Jacques Daoust s'est fait tasser et s'en va aux Transports. On considère donc qu'il n'a pas fait le travail en terme d'investissements et de création d'emploi. On envoie à l'Éducation l'homme de tous les sauvetages, Pierre Moreau, et l'universitaire François Blais retourne à la Solidarité sociale. Le réseau de l'Éducation est en ébullition et Moreau aura besoin de toute son expérience et de beaucoup de $$$ pour faire du rattrapage. Il devra, accessoirement, compléter la réforme des commissions scolaires laissée en plan.

Je m'inquiète de constater que le mandat économique soit confié à une nouvelle venue qui traîne un bagage assez mince et quelques semaines d'expérience parlementaire. Dominique Anglade ne serait pas responsable de l'Économie du Québec aujourd'hui si elle n'avait pas présidé aux destinées de la CAQ.

Son ascension fulgurante provoquera des remises en question chez des députés du PLQ qui attendent d'entrer au Saint des Saints.

Un autre ex-caquiste, Sébastien Proulx, hérite du ministère de la Famille. Son passage au bureau du premier ministre devrait faire mieux avaler sa promotion. Il se retrouve sur un «hot seat» avec les coupures dans les CPE.

Le fait que David Heurtel conserve son poste à l'Environnement constitue la grande déception de ce remaniement ministériel. Un ministre gaffeur dont la performance ressemble à celle d'Yves Bolduc. On apprenait récemment que le Fonds vert finance n'importe quoi. La griserie verte du Sommet de Paris a sécurisé son poste.

Un remaniement sert à éjecter les ministres à problèmes. Pourtant, Heurtel, Francine Charbonneau (Famille) et Jean D'Amour (Stratégie maritime) sont toujours membres du cabinet Couilard.

Le premier ministre voulait faire plus de place aux régions. On cherche où elles ont gagné de l'influence (hormis le retour dans les bonnes grâces de Julie Boulet).

Le gouvernement québécois est sur les «breaks» depuis des semaines en raison de ces réaffectations. Un remaniement comporte généralement un effet-surprise. Pas cette fois-ci, Philippe Couillard l'a confirmé avant les Fêtes ce qui a créé un vide politique.

Une des conséquences de ce flottement c'est que de nouveaux ministres, ou des ministres remaniés, seront précipités dans le feu de l'action rapidement à l'Assemblée nationale.

Au gouvernement on souhaite que les Québécois retiennent le côté audacieux de ce remaniement majeur. Audacieux, mais très risqué d'autant que le trio économique (Daoust-Coiteux-Leitao) a été démantelé. Les «eaux tranquilles» ce n'est pas acquis.

À LIRE AUSSI SUR LES BLOGUES

- Lettre à Martin Coiteux: Quand Toto passe à la caisse - Karel Mayrand

- Philippe Couillard joue d'audace - Claude Trudel

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Martin Coiteux

Le Conseil des ministres de Philippe Couillard

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.