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L'étoile de Régis Labeaume

Si des élections étaient tenues cette semaine, il balaierait l'opposition encore une fois. Néanmoins. On constate une lente érosion de ses appuis, lui qui, en 2009, ralliait 89% des citoyens de Québec.
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Le maire Régis Labeaume demeure très populaire, mais son étoile a quelque peu pâli.

Un sondage de la station FM93,3 indique qu'il obtient un indice de satisfaction de 70%. C'est un score que lui envient tous les politiciens, tous partis confondus, considérant que le maire de Québec dirige la ville depuis 2007 et que ce ne sont pas les controverses qui ont manqué.

Si des élections étaient tenues cette semaine, il balaierait l'opposition encore une fois.

Néanmoins. On constate une lente érosion de ses appuis, lui qui, en 2009, ralliait 89% des citoyens de Québec.

Depuis son éruption en politique municipale, après le décès de la mairesse Boucher, Régis Labeaume s'est imposé comme le maire le plus puissant du Québec, capable de faire danser les ministres tant à Québec qu'à Ottawa.

Il a fait son élection en 2009 sur la nécessité de construire un nouvel amphithéâtre faisant miroiter, en prime, un retour des Nordiques. Pari gagné pour l'édifice, mais la LNH a préféré Las Vegas.

Le maire a obtenu 200 millions$ du premier ministre Jean Charest.

Il a lancé sa campagne électorale de 2013 en déclarant la guerre aux syndicats municipaux et leurs juteux régimes de retraite. Nouvelle victoire de l'impétueux maire qui a obligé le gouvernement québécois à écouter les élus municipaux.

Depuis quelques mois, Régis Labeaume semble avoir perdu la main et être moins en phase avec ses concitoyens. Un exemple: les food trucks. Interrogé sur ce nouveau service présent dans toutes les grandes villes du monde, il décrète que ce n'est pas une priorité pour la Ville et «que personne ne lui parle de ça».

Régis Labeaume nous a habitués à imposer ses priorités, mais on dirait que ce sont les priorités qui, de plus en plus, s'imposent à lui.

Une station de radio privée le prend au mot et organise un happening de camions-restaurants qui obtient un succès monstre. Le maire, concédant sa défaite, se présente à l'évènement et annonce un timide projet-pilote.

Le maire Labeaume vient de subir un camouflet avec le projet d'un troisième lien pour relier les deux rives de Québec. Les deux ponts ne suffisent plus et les bouchons sont le lot quotidien des travailleurs.

En août, il a fait le tour des quotidiens pour dénoncer avec véhémence les politiciens qui tenteront de se faire élire sur un tel projet. Il parle d'une facture de 5 milliards$ pour un projet qui ne se réalisera jamais. Les Québécois, tranche-t-il, sont invités à «un dîner de cons».

Mardi, flanqué de députés et ministres libéraux, il complétait une spectaculaire volte-face amorcée la semaine précédente sur le dossier du troisième lien.

Les gens de Québec se sont habitués aux emportements de leur maire. Il y a quelques mois, il a annoncé qu'il allait bannir complètement les pitbulls de sa ville dès le 1er janvier. En pratique cela signifiait envoyer à l'abattoir 300 dangereux molosses (à moins que leurs propriétaires ne changent de ville bien sûr). Encore là, le maire a dû marcher sur la peinture.

Régis Labeaume nous a habitués à imposer ses priorités, mais on dirait que ce sont les priorités qui, de plus en plus, s'imposent à lui.

Il sait cependant lire les sondages et se reconnecter avec l'humeur populaire, bien que son flair semble s'être émoussé.

Par ailleurs, on peut constater que ses relations avec les gouvernements supérieurs ne sont pas aussi bonnes. Le maire de Québec a bénéficié de la force de la députation conservatrice dans la région et de sa relation privilégiée avec Stephen Harper. Les relations avec le ministre Jean-Yves Duclos (Famille) sont, au mieux, tendues.

Quant à Sam Hamad, ministre responsable de la région et allié du maire, il a été éjecté du conseil des ministres de Philippe Couillard.

Le maire Labeaume doit défendre constamment son entente avec Quebecor sur l'amphithéâtre et son impact sur les finances de la Ville. Le sondage indiquait justement que la priorité des citoyens, c'est le compte de taxes.

On comprend donc que la popularité de Régis Labeaume ait fléchi à ...70%. Le maire qui change d'idée plus vite que son ombre devrait toutefois savoir lire certains signaux.

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