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Régis et les poubelles

La crise des vidanges à Québec devrait servir d'avertissement à un maire, fut-il aussi populaire que Régis Labeaume.
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Le maire Régis Labeaume est contraint de jouer à l'éboueur pour mettre fin à la crise des vidanges qui entache son administration.

Il a annoncé en effet qu'il allait faire une tournée pour vérifier sur le terrain l'application de la nouvelle politique de cueillette des matières résiduelles dans certains quartiers de la Ville de Québec.

Le maire de Québec nous a habitués à ses retournements et il aime bien se présenter comme le défenseur des citoyens ordinaires.

Dans ce cas-ci, ça sonne tout faux. À la surprise générale, la Ville a décidé de remplacer les bacs bleus par des sacs en plastique dans les secteurs les plus densément peuplés (Vieux-Québec, Limoilou, Saint-Jean-Baptiste...). Déjà, cela avait tout l'air d'un retour en arrière en terme de recyclage des vidanges.

Cette politique a cheminé depuis des mois et a même fait l'objet de consultations publiques. Québec a distribué 515 000 sacs bleus aux citoyens concernés pour les préparer au changement, imprimé des collants, fait une campagne d'information...

Pour justifier cette nouvelle façon de cueillir les ordures la Ville a invoqué des économies- qui restent à démontrer- et la difficulté de ramasser les vidanges dans des rues étroites.

À l'approche de l'entrée en vigueur de la nouvelle procédure, lundi dernier, l'affaire s'est mise à dérailler les citoyens et les commerçants réalisant qu'ils devaient mettre leurs ordures au trottoir, entre 17h et 19h, pour permettre un ramassage de nuit, 6 jours par semaine.

Une application tatillonne et bureaucratique a empiré les choses. Le grand responsable de la politique verte à la Ville affirmant que les contrevenants s'exposant à des amendes variant entre 150$ et 1000$ pour une première offense.

De retour d'une mission en Louisiane, le maire Labeaume a d'abord pris l'affaire de haut comme si le premier magistrat devait s'en remettre à l'intendance pour gérer le ramassage des ordures ménagères. Prenant la mesure de la grogne populaire, Régis Labeaume a dénoncé graduellement la «police des vidanges», décrit la politique comme un «projet-pilote», incité les citoyens à faire comme avant avec leurs ordures, avant de jeter le blâme sur les fonctionnaires de la Ville.

Dernier acte, il ira bel et bien faire la tournée avec les camions de vidange.

Le syndicat des cols blancs de Québec soutient, a contrario, que la Ville était tout à fait au courant et que le comité exécutif a donné son aval il y a des mois.

Difficile de croire qu'un tel changement dans les habitudes de vie des commerçants et des citoyens des quartiers centraux n'ait pas reçu une approbation en haut-lieu. Ou bien le maire est mal informé de ce qui se décide dans sa Ville, ou bien il a bien mal évalué la situation.

Il affirme qu'il connaissait les grandes lignes du projet sans devoir s'impliquer dans les «détails».

La Ville de Québec se nourrit du tourisme et s'enorgueillit d'être une ville propre. Ce n'est pas en ramenant les sacs à ordures devant ses cafés-terrasses en pleine heure de pointe qu'elle va préserver sa réputation.

La crise des vidanges devrait servir d'avertissement à un maire, fut-il aussi populaire que Régis Labeaume. Va pour la diplomatie internationale, mais les payeurs de taxes se soucient d'abord des égouts, de l'aqueduc, du trafic, des nids-de-poule dans la chaussée, du déneigement des rues et, bien sûr, des vidanges.

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