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PQ, de retour en piste

Le gouvernement Marois a repris l'initiative de la joute politique, et c'est assez ironique, sans avoir dévoilé le contenu de sa Charte des valeurs québécoises
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Le gouvernement Marois a repris l'initiative de la joute politique, et c'est assez ironique, sans avoir dévoilé le contenu de sa Charte des valeurs québécoises.

L'opération a été réussie: scoop dans un journal - refus de commenter du ministre Bernard Drainville (ce qui alimente les spéculations)- sortie de la première ministre Pauline Marois devant les jeunes péquistes (elle trace un parallèle avec la loi 101)- sondage qui tombe à point nommé qui dégage une forte majorité d'appuis-caucus des députés en région.

Est-ce que tout cela était planifié dans cette séquence? Je ne sais pas. Sinon, le gouvernement a su tirer profit d'un dossier très volatil et du calendrier.

Du coup, la Charte monopolise l'attention et repousse dans l'ombre des chiffres de plus en plus inquiétants sur l'état de santé de l'économie québécoise.

En prime, la relance du débat identitaire force la main de la Coalition Avenir Québec mais, surtout, coince le Parti libéral du Québec qui a trébuché sur la question. Le nouveau chef, Philippe Couillard, a été contrait de nier «l'évolution» des libéraux sur les accommodements raisonnables.

Les premières informations sur la Charte ont, par ailleurs, braqué le Canada anglais. Justin Trudeau a démontré (à nouveau) son manque de jugement politique en sautant dans la mêlée.

On se dirige peut-être vers une collision entre valeurs «québécoises» et «canadiennes». Du bonbon pour les souverainistes.

La bataille pour le vote francophone est commencée.

Vous aurez remarqué que le caucus pré-session du PQ a été dominé par les vertus de la Charte et les appels à la sérénité. Le message, répété à tous les micros, manquait nettement de spontanéité, en fait il sentait la cassette à plein nez.

On peut apprécier la manoeuvre sans être convaincu du bien-fondé d'une Charte dont on ignore, de toutes façons, les tenants et les aboutissants. Est-ce qu'elle ne visera que les signes religieux visibles dans l'appareil public? Sera-t-elle truffée de clauses de retrait qui la rendront inopérante? Que disent les avis juridiques par rapport aux Chartes québécoise et canadienne? Qui va l'appliquer avec quels moyens?....

De tous les témoignages entendus depuis une dizaine de jours il ressort que c'est souvent du cas par cas qui peut être réglé au niveau local avec de la bonne volonté et, parfois, de la fermeté.

La question lancinante maintes fois entendue depuis 10 jours : «il est où le problème»?.

Si on a besoin de balises sur le port de signes religieux pourquoi ne pas produire un guide pratique, émettre une directive générale par exemple? Il est vrai que ç'est moins noble qu'une Charte de plus.

Si le gouvernement n'a pas fabriqué une crise, il a fabriqué un thème qui lui permet de remporter la première manche de la rentrée.

Tout cela sans que le gouvernement n'ait dévoilé quoi que ce soit devant son public.

La deuxième manche se jouera le 9 septembre, lorsque le ministre des Institutions démocratiques fera connaître ses grandes orientations.

Mais attention. C'est un sujet inflammable et on peut se brûler les doigts quand le diable est dans les détails.

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