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Philippe Couillard se trompe sur la prime du Dr Barrette

Philippe Couillard se trompe lourdement en endossant la prime de départ de 1,2 million $ touché par son candidat-vedette dans LaPinière, le Dr Gaétan Barrette. Celui qui pourrait devenir premier ministre du Québec dans quelques jours et le Dr Barrette ont traité cette affaire avec désinvolture.
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Philippe Couillard se trompe lourdement en endossant la prime de départ de 1,2 million $ touchée par son candidat-vedette dans LaPinière, le Dr Gaétan Barrette. Celui qui pourrait devenir premier ministre du Québec dans quelques jours et le Dr Barrette ont traité cette affaire avec désinvolture.

Les arguments développés par le chef du Parti libéral pour justifier ce parachute doré sont faibles. Cette entente de départ faisait partie du contrat signé avec le syndicat des médecins, médecins qui reçoivent, en bonne partie, leur rémunération de l'État. On parle donc indirectement d'argent public. Il ne s'agit pas d'une prime de départ d'un dirigeant d'une entreprise privée, les cotisations syndicales jouissent d'une déduction fiscale. Encore là, nous avons contribué.

Philippe Couillard invoque un critère de transparence. Pourtant, c'est un quotidien qui a révélé l'existence de cette prime et non le PLQ. Par ailleurs, le chef du PLQ soutient que le versement de cette prime officialise le fait que les liens sont rompus entre son candidat et la FMSQ. Peut-être, mais on pourrait également faire valoir que celui qui a le profil d'un ministre de la Santé «en devrait une » à une organisation qui l'a si bien récompensé après sept ans de service.

Le Dr Barrette est un redoutable négociateur qui a fait plier plusieurs ministres de la Santé. Le gouvernement libéral a conclu des ententes avec les omnipraticiens (FMOQ) et les spécialistes qui se terminent en mars 2015 et dont le but était de réduire l'écart de rémunération avec les autres provinces. Le fossé a été rempli à coup de centaines de millions.

Dans le récent budget Marceau, on souligne que «ces ententes ont notamment permis aux médecins d'accroître leur rémunération de près de 70% au cours des six dernières années, ce qui explique une partie importante de la hausse du budget de la santé». Il s'agit en fait de 500 millions de dollars cette année et de 540 millions l'an prochain, soit la moitié de la croissance des dépenses en santé. Cette générosité de l'État devait être compensée par une plus grande disponibilité des médecins. Or des études récentes démontrent qu'il n'en est rien.

Durant le premier débat télé, la première ministre Pauline Marois a reproché à l'ex-ministre Yves Bolduc d'avoir «donné la caisse» aux docteurs. Le gouvernement sortant a cherché à étaler le versement des augmentations sur une plus grande période. Il faut reconnaître que la FMOQ et la FMSQ, avec le Dr Barrette, ont fait preuve d'ouverture à ce chapitre.

Curieusement, le Dr Philippe Couillard soutient qu'il ne veut pas revenir sur la signature avec les syndicats de médecins et précise même que «les dépenses en santé ne sont pas la principale cause du problème», car elles collent à la moyenne canadienne.

Le Dr Barrette n'est pas un quelconque «poteau» libéral et son adhésion au PLQ, lui qui avait porté les couleurs arc-en-ciel de la CAQ, a eu presque autant de retentissement que celle de PKP au PQ. Il trépigne à l'idée d'être ministre de la Santé et pour occuper des fonctions de premier plan, dans un cabinet Couillard, il doit avoir les mains entièrement libres en renonçant à sa prime de départ.

En politique les perceptions sont importantes, comme l'ont appris jadis Lucien Bouchard, qui a dû renoncer à sa pension fédérale, Jean Charest, et plus récemment Jean-François Lisée à son deuxième revenu. C'est un peu court de dire que c'était prévu au contrat.

Le chef libéral dispose de peu de temps pour se raviser.

Lorsque le Dr Barrette s'est mouillé avec la CAQ il y deux ans , les libéraux disaient à qui voulait l'entendre qu'il suscitait la controverse. L'histoire leur donne raison.

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