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Petite campagne de la CAQ

La Coalition Avenir Québec est tombée dans le populisme avec le lancement de sa pétition «Remboursez-nous». Facile par les temps qui courent de tabler sur la grogne populaire et d'exiger que les entreprises qui ont fraudé redonnent aux Québécois l'argent qui leur a été dérobé.
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La Coalition Avenir Québec est tombée dans le populisme avec le lancement de sa pétition «Remboursez-nous».

Facile par les temps qui courent de tabler sur la grogne populaire et d'exiger que les entreprises qui ont fraudé redonnent aux Québécois l'argent qui leur a été dérobé.

Il s'agit d'une opération partisane comme le démontre le fait que cette pétition en ligne n'utilise pas le canal de l'Assemblée nationale. Tous les jours, des députés déposent des pétitions en Chambre sur une variété de sujets pour traduire la volonté de leurs électeurs.

François Legault, chef de la CAQ, affirme qu'il faut éviter que les entreprises fautives ne transfèrent leurs actifs et qu'il ne reste plus rien à saisir. Il cite les pratiques qui ont cours dans le secteur privé.

La Ville de Montréal a déjà annoncé qu'elle poursuivait les firmes qui l'ont extorquée pendant des années et tout indique qu'elle ne sera pas seule. Le gouvernement soutient, de son côté, que des avocats étudient toutes les options et montent des dossiers.

La Commission Charbonneau et l'UPAC continuent de passer le Québec à la lessive et il est difficile de déterminer les montants réels des dommages subis. Bien sûr, la facture peut être ajustée dans les prochains mois, mais actuellement, nous sommes dans l'approximation et qui sait quelle révélation nous pend au bout du nez.

En entrevue à Radio-Canada, le chef caquiste a estimé à 2 milliards$ le montant récupérable. Il fait valoir, en outre, que certaines entreprises sont disposées à conclure des ententes et nettoyer l'ardoise.

EN VIDÉO: (Suite du texte dessous)

Si cela est vrai, tant mieux, elles pourraient peut-être à ce moment-là passer le test d'intégrité de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Mais a-t-on besoin d'une pétition pour y parvenir si ces entreprises veulent soulager leur conscience et rétablir leur réputation?

Il y a un aspect qui me dérange beaucoup dans cette campagne: on occulte le rôle des politiciens dans cette nébuleuse de la corruption. Oui, des entreprises ont trafiqué le système et l'ont avoué devant la Commission Charbonneau, mais elles ont bénéficié du laxisme ou de la complicité de très nombreux élus.

La CAQ devrait plutôt dénoncer l'improvisation de la loi 1 qui risque de paralyser l'activité économique au Québec. À 40 «habilitations» par mois on n'est pas sorti de l'auberge alors que des dizaines de milliers d'entrepreneurs doivent franchir le goulot d'étranglement. Le parrain de la loi, le ministre Stéphane Bédard, évoque maintenant des ajustements (le mot recul est banni du vocabulaire péquiste) pour tenir compte de certaines réalités ignorées au moment de l'adoption, à la vapeur, de la loi.

Il faudra se demander qui soumissionnera pour reconstruire l'échangeur Turcot, le pont Champlain... si les SNC-Lavalin, Dessau, Cima, Genivar, Simard-Beaudry, Louisbourg et toutes les vedettes de la commission Charbonneau (et qui ont construit le Québec) n'obtiennent pas leur certificat de bonne conduite.

Et dire que l'opération certification, limitée aux contrats de 40 millions$ et plus, descendra jusqu'à 100,000$!

François Legault rappelle qu'il a consacré 12 périodes de questions au dossier des poursuites civiles (en fait, il donnait toujours l'exemple de SNC-Lavalin). Il a gaspillé des cartouches précieuses par son acharnement. À une reprise, la première ministre Pauline Marois a éludé la question et s'est servie de ce temps pour ...féliciter la Ville de Montréal pour sa gestion de la crise de l'eau potable.

La CAQ semble vouloir faire de l'intégrité son cheval de bataille, alors que l'élection de Philippe Couillard ( et la déconfiture de Raymond Bachand) lui concédait le terrain de l'économie.

À ce chapitre, ce ne sont pas les bons sujets qui manquent et qu'on laisse Charbonneau et l'UPAC finir de passer la serpillère (ou la moppe).

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