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Pas de pause électorale pour Charbonneau

La Commission Charbonneau est une constituante de la démocratie et passe le Québec à l'eau de javel. Laissons la justice suivre son cours, avec ou sans élections, depuis le temps qu'on attend.
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Si nous sommes précipités en élections, faudra-t-il suspendre les travaux de la Commission Charbonneau? Bien sûr que non.

La question, pertinente, a été soulevée par un chroniqueur de La Presse qui plaide en faveur d'une pause électorale.

L'exercice de la justice n'est pas subordonné au pouvoir politique et ne devrait pas se plier aux caprices du calendrier électoral. Il serait trop simple pour un gouvernement, qui redoute des révélations, de déclencher un scrutin pour échapper à l'examen d'une commission.

On voit bien, avec le témoignage de Michel Arsenault, ex-président de la FTQ, qu'on éclabousse assez largement et que nul politicien ne devrait s'estimer à l'abri. L'histoire du «deal» impliquant Claude Blanchet, le conjoint de Pauline Marois, ou du chèque de 3 000$ au comté de Jean Charest, auraient fait des ravages en pleine campagne électorale.

Justement, nos chefs de parti auraient été dans l'obligation de faire face à la musique et de s'expliquer face à la population. Quand l'écoute électronique a lancé l'affaire du «deal» et révélé que la FTQ croyait bénéficier d'un levier sur Mme Marois, celle-ci se trouvait à Davos et a esquivé rapidement les questions plus dérangeantes.

Depuis lors, elle s'est faite discrète et il est de notoriété que ses points de presse sont de plus en plus courts et de plus en plus contrôlés par son entourage.

Il était assez sidérant d'entendre Michel Arsenault dire (dans un enregistrement) qu'il n'aurait pas de «trouble» avec le PQ parce que le Fonds a investi dans l'entreprise de Claude Blanchet. Une «farce plate» qui sème le doute. Depuis une semaine, on n'a pas entendu la version de Claude Blanchet.

Depuis le début de ses travaux, la commissaire France Charbonneau et son équipe ont démontré une belle indépendance refusant de se faire bousculer ou dicter son agenda (Guy Chevrette, Gérald Tremblay...).

Je soupçonne la Commission d'avoir produit un rapport intérimaire insignifiant car elle considérait que c'était une commande politique inutile. On se rappellera que le gouvernement a consenti une rallonge du mandat mais a imposé un rapport d'étape, en janvier, pour se donner bonne bouche.

Un autre argument milite en faveur d'une poursuite des travaux. Il serait infiniment regrettable qu'on apprenne, après avoir voté, que tel député, ministre, attaché politique...participait à des magouilles mais qu'on ne la pas su parce qu'on était sur Pause.

C'est au terme d'une pression de deux ans que le premier ministre Jean Charest a cédé et annoncé la Commission Charbonneau, les travaux s'étirent depuis un an et demi, vidons l'abcès le plus rapidement pour pouvoir s'en remettre.

Suspendre au nom de la démocratie? La Commission Charbonneau est une constituante de la démocratie et passe le Québec à l'eau de javel. Laissons la justice suivre son cours, avec ou sans élections, depuis le temps qu'on attend.

Tony Accurso

La commission Charbonneau en bref

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