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Pas d'avenir pour le droit de grève étudiant

Le gouvernement estime avant tout que le droit à l'éducation est un droit fondamental qui ne saurait être assujetti à un droit de sécher ses cours.
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Ce n'est pas demain la veille que les associations étudiantes obtiendront le droit officiel de faire grève. Durant son court séjour au pouvoir, le Parti québécois a dit non au droit de grève étudiant et ce même si le ministre Pierrre Duchesne (Enseignement supérieur) a pris fait et cause pour les carrés rouges en 2012. Au pouvoir, son discours a changé.

Les libéraux de Philippe Couillard sont idéologiquement opposés à la reconnaissance de ce droit sur la base du principe que les étudiants ne sont pas des employés au sens du Code du Travail, mais des utilisateurs d'un service public. Le terme boycottage serait plus judicieux dans leur cas.

Dans le monde des relations de travail, le droit de débrayer est contrebalancé par le droit, pour l'employeur de faire un lock-out. On imagine mal une université ou un cégep décréter un lock-out pour empêcher des gens d'étudier dans ses murs.

Le gouvernement estime aussi que le droit à l'éducation est un droit fondamental qui ne saurait être assujetti à un droit de sécher ses cours.

Il existe une confusion généralisée sur le droit de grève étudiant, reconnu juridiquement, et la nécessité d'encadrer la démocratie dans les associations étudiantes. Les deux éléments ne sont pas nécessairement liés.

Un gouvernement pourrait très bien passer une législation avec l'objectif, par exemple, mettre fin aux votes à main levée lors des assemblées au profit d'un scrutin secret. On a vu, au cours des derniers jours, que lorsque la majorité s'exprime, les grandes gueules et les manipulateurs de démocratie subissent des revers cuisants.

Selon Radio-Canada, les universités, des entités autonomes, ont également le pouvoir d'encadrer le vote étudiant.

Le ministre de l'Éducation, François Blais, a parlé jeudi d'une réflexion à faire sur la reconnaissance du droit de grève étudiant. Pariez que la réflexion sera longue et que, le cas échéant, elle ne se fera pas dans une atmosphère surchauffée.

Les hooligans qui ont vandalisé l'UQÀM ont saboté la cause défendue par des étudiants et le discours anti-austérité qui bénéficiait d'une certaine sympathie.

L'automne dernier, les pompiers et policiers municipaux ont perdu toute crédibilité après le saccage de l'hôtel de ville de Montréal. Le projet de loi sur les modifications aux régimes de retraite a été voté avant Noël. Les profs qui ont préféré défendre un commando d'individus cagoulés et faire fi d'une injonction d'un tribunal devraient avoir honte, mais c'est beaucoup leur demander. Leur appel au dialogue, au lendemain du saccage, sonne faux.

Les évènements de l'UQÀM font oublier que, pendant ce temps, le printemps étudiant 2015 s'étiole.

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Manifestation contre l'austérité à Montréal, 2 avril 2015

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