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Ottawa aide Pauline Marois

On croyait que tout cela était de l'histoire ancienne, mais on se trompait. C'est par la porte d'en arrière qu'Ottawa a réactivé un dossier inactif depuis une décennie, car son appui à deux citoyens s'est donné dans la plus grande discrétion. Pas de conférence de presse, ni de séance d'information, ni de communiqué.
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Le gouvernement conservateur nage en pleine contradiction. Il évite comme la peste le dossier constitutionnel, mais appuie une cause qui conteste la règle du 50% plus un nécessaire pour décider de l'avenir du Québec.

Le gouvernement Harper a repris pied dans le débat en appuyant une cause qui traîne devant les tribunaux depuis 12 ans et pilotée par deux activistes anglophones, Keith Henderson et Brent Tyler. Ces derniers demandent à la Cour supérieure d'invalider la loi 99, qui cherchait à rétablir certaines prérogatives du Québec, notamment celle de la majorité nécessaire pour faire la souveraineté.

La loi 99 avait été présentée par le gouvernement de Lucien Bouchard (et le ministre des Affaires intergouvernementales Joseph Facal) pour contrer le projet de loi C20 sur la clarté référendaire du gouvernement fédéral. Après avoir presque perdu le référendum de 1995, Ottawa avait décidé de se mêler du processus d'accession à la souveraineté en définissant une question acceptable et en établissant le seuil de la majorité.

Du côté fédéral, c'est Stéphane Dion qui a mené la bataille.

On croyait que tout cela était de l'histoire ancienne, mais on se trompait. C'est par la porte d'en arrière qu'Ottawa a réactivé un dossier inactif depuis une décennie, car son appui à deux citoyens s'est donné dans la plus grande discrétion. Pas de conférence de presse, ni de séance d'information, ni de communiqué.

Envoyé au front pour expliquer cette décision, le lieutenant québécois des conservateurs, Denis Lebel, a tenté d'expliquer que le gouvernement fédéral n'a pas le choix de défendre sa loi. Il aurait très bien pu laisser passer et démontrer, par le fait même, que les conservateurs sont différents des libéraux.

On constate, une fois de plus, à quel point ce gouvernement est déconnecté de la réalité québécoise. Ses rares élus véhiculent le message fédéral, mais semblent incapables d'infléchir ou d'influencer les grandes décisions.

La manoeuvre vise vraisemblablement à faire plaisir à des clientèles en Ontario et dans l'Ouest canadien.

Sur le fond, la stratégie libérale, reprise par les conservateurs, sent l'infantilisation du gouvernement et du peuple québécois. Les fédéraux ont participé à deux référendums qu'ils ont gagnés malgré des questions alambiquées. Comme quoi les Québécois avaient bien compris de quoi il s'agissait après 30 ans de débats.

Le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, a annoncé son intention de présenter une motion à l'Assemblée nationale. Souhaitons qu'elle soit suffisamment neutre pour rallier tous les députés. En 2001, les libéraux de Jean Charest avaient refusé d'appuyer la loi 99 en faisant valoir qu'elle donnait une poignée au fédéral pour contester les pouvoirs du Québec devant les tribunaux.

Il y a quelques jours, la classe politique québécoise louangeait Stephen Harper pour avoir signé un traité de libre-échange avec l'Europe. L'état de grâce n'aura pas duré. Le gouvernement conservateur donne du carburant au gouvernement Marois et embarrasse ses alliés fédéralistes alors que planent des rumeurs d'élections hâtives.

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