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Radio-Canada a produit une série remarquable sur Brian Mulroney. En 4 épisodes le journaliste Guy Gendron nous fait redécouvrir l'ancien premier ministre et son legs politique. La série nous rappelle une période de l'histoire où le Québec et des Québécois tenaient des rôles majeurs à Ottawa, alors que le Canada jouait à fond la carte de l'entremetteur entre les grandes puissances.
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Radio-Canada a produit une série remarquable sur Brian Mulroney. En quatre épisodes le journaliste Guy Gendron nous fait redécouvrir l'ancien premier ministre et son legs politique.

On mesure surtout à quel point le Parti conservateur s'est éloigné du Québec depuis cette époque.

L'histoire de Brian Mulroney c'est celle du petit gars de Baie-Comeau, anglo-québécois, qui a décidé, très jeune, de devenir premier ministre du Canada. Il milite au sein du PC du temps du peu sympathique John Diefenbaker en entraîne dans son sillage son réseau d'amis et de contacts du Québec.

Défait par l'ineffable Joe Clark, il prendra sa revanche en et deviendra chef du PC en 1983.

Il transforme un parti de «losers» en machine politique qui remportera 2 élections majoritaires. En 1984 il rafle 211 sièges sur 282!

Durant ses 9 ans au pouvoir le Canada va subir des mutations profondes. La série, appuyée sur des entrevues avec des personnalités comme l'ancien président George Bush (le père) , révèle l'influence qu'exerçait le premier ministre canadien sur la scène mondiale au point où il était le candidat pressenti pour présider l'ONU.

On lui doit le traité de libre-échange avec les USA et la mise sur pied de la TPS, des mesures combattues par ses adversaires qui se sont bien gardés d'y mettre fin une fois élus.

Le chef conservateur rejoint un club sélect de dirigeants de droite avec Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher en Grande-Bretagne.

Sa grande complicité avec Reagan, qui lui a valu bien des critiques, a produit le traité de libre-échange et une entente sur les pluies acides.

On l'a oublié, mais les conservateurs avaient la fibre plutôt verte et assumaient un leadership indéniable, Protocole de Montréal, Sommet de Rio, des rencontres qui ont préparé Kyoto.

Le gouvernement conservateur a privatisé 23 sociétés d'État dont des gros morceaux comme Air Canada, Petro Canada, le Canadien National.

La série de Radio-Canada met en lumière a place qu'occupait le Canada sur l'échiquier mondial. C'est Brian Mulroney qui a lancé la ronde des sanctions contre l'Afrique du Sud et l'apartheid. Ses prises de position lui ont valu des affrontements musclés avec la Dame de Fer et la reconnaissance de Nelson Mandela.

C'est Mulroney qui a permis la tenue du premier Sommet de la Francophonie, en dégageant un espace pour le Québec dans cette organisation.

Au plan interne, Brian Mulroney a tout fait pour guérir la plaie laissée par le rapatriement de la constitution sans l'accord du Québec.Sa volonté de ramener le Québec dans le giron canadien dans «l'honneur et l'enthousiasme» lui aura couté très cher avec les échecs de l'Entente du lac Meech et de l'Accord de Charlottetown.

C'est lui qui a vendu la clause de société distincte aux premiers ministres lors de la rencontre du lac Meech .

Jacques Parizeau y déclare en entrevue que Mulroney était animé par la conviction qu'il fallait ramener le Québec dans la fédération et avoue que Meech aurait nui à la cause souverainiste (le PQ était contre à l'époque).

Le reste du Canada lui reprochait de favoriser le Québec au plan constitutionnel et économique.

Brian Mulroney était en contact constant avec les premiers ministres des provinces, Stephen Harper ne les a pas réunis depuis qu'il occupe le poste.

Après la démission de Mulroney, le PC s'est effondré et s'est fait annexer par le Reform Party.

Le gouvernement Mulroney n'a pas fait que de bons coups et il a eu sa large part d'affaires nauséabonde. L'affaire Airbus a terni l'image du chef venu de Baie-Comeau.

La série nous rappelle une période de l'histoire où le Québec et des Québécois tenaient des rôles majeurs à Ottawa, alors que le Canada jouait à fond la carte de l'entremetteur entre les grandes puissances.

La série fait mal paraître Pierre-Elliot Trudeau et, par le jeu des comparaisons, Stephen Harper.

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