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Mulcair, un «bleu» à retardement

Quel sera son pouvoir réel? Deviendra-t-il un genre de concierge du parti au cours des prochains mois?
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Thomas Mulcair a reçu son «bleu» du NPD et, malgré cet humiliant désaveu, il a annoncé qu'il s'accrochait à son poste de chef de parti.

Il aurait mieux valu pour lui qu'il tire les conclusions de la dernière campagne électorale et tire sa révérence après l'élection du gouvernement de Justin Trudeau. Il aurait eu une sortie honorable après avoir échappé une soixantaine de comtés.

C'est à retardement qu'il s'est fait jeter pour sa contre-performance électorale, et de manière brutale: 42% d'appuis dans un parti qui dorlote ses chefs, ça fait mal. Alexa McDonough avait, jusqu'à ce week-end, obtenu le pire score - 82% - en 2001. Mulcair avait rallié 92% des militants il y a 3 ans à peine.

Il faut croire que les néo-démocrates le voient comme un arriviste qui est entré au NPD par la grande-porte que lui a ouvert Jack Layton. Le décès de ce dernier a catapulté Thomas Mulcair à la chefferie. Son manque d'enracinement et son style de leadership l'ont rattrapé.

La greffe n'a pas pris et il y eu une réaction de rejet.

Thomas Mulcair devait livrer dimanche le discours de sa vie, mais il a paru nerveux et déstabilisé avant la tenue du vote. Il a martelé les mots «ensemble» et «unité» à répétition sans convaincre les indécis qui, dans les couloirs du congrès à Edmonton, avaient scellé son sort.

Thomas Mulcair s'est présenté comme celui qui peut poursuivre l'oeuvre de Jack Layton au Québec et rallier les «progressistes» du pays. Peine perdue.

Après le vote, et après avoir rencontré son caucus, Mulcair a causé la surprise en affirmant qu'il allait demeurer chef jusqu'au choix d'un successeur, ce qui pourrait prendre 2 ans. On s'attendait plutôt à ce qu'il dise qu'il a compris le message et qu'il vidait son bureau le temps de nommer un chef intérimaire.

Quel sera son pouvoir réel? Deviendra-t-il un genre de concierge du parti au cours des prochains mois?

La véritable vedette de ce congrès c'est Rachel Notley, celle qui dirige le seul gouvernement néo-démocrate au Canada. Le première ministre de l'Alberta a réalisé l'inimaginable en chassant les conservateurs du pouvoir.

Dans une démonstration de force sans précédent sur le plancher d'un congrès, elle a demandé aux Albertains de se manifester. Selon les estimés, ils représentaient le tiers des 1800 délégués.

Notley a dénoncé le document-phare du congrès le «Leap Manifesto» (Bond en avant) qui demande notamment au NPD de renoncer aux énergies fossiles et de s'opposer à tout projet d'oléoduc.

Ç'est le prochain chef néo-démocrate qui aura la délicate tâche de réconcilier les points de vue de l'est et de l'ouest canadien.

Une première ministre au pouvoir versus un chef national à 48%.

Jack Layton, appuyé par Thomas Mulcair au Québec, a amené le NPD au centre de l'échiquier politique et presque touché au pouvoir. Le congrès d'Edmonton a ramené le NPD à gauche, théoriquement, mais c'est durant la course au leadership que les vrais débats vont se faire.

Six mois après les élections, le NPD est non seulement décapité mais divisé.

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