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Martin Coiteux, le carcajou de Nelligan

Dans les officines du gouvernement, on le tient en haute estime. « Coiteux est en mission. Il est venu en politique pour ça», dit-on à son sujet. «Pour ça», c'est réduire les dépenses et atteindre le déficit zéro. Dans cet exercice, le président du Conseil du Trésor joue un rôle névralgique.
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Les Québécois découvrent celui que l'on surnomme le carcajou de Nelligan, Martin Coiteux, président du Conseil du Trésor. C'est à lui que le premier ministre Phillipe Couillard a confié le mandat de dégraisser l'État et de convaincre du bien-fondé de cette démarche.

Au départ, il était sans doute le moins connu des membres du trio économique libéral. Cet économiste, détenteur d'un doctorat en économie internationale de l'université de Genève, a enseigné notamment aux HEC au Centre sur la productivité et la prospérité. Identifié une idéologie plus de droite, en autant que cela existe au Québec, c'est un intellectuel qui n'a jamais craint de se frotter aux porte-parole de la gauche.

Dans les officines du gouvernement, on le tient en haute estime. « Coiteux est en mission. Il est venu en politique pour ça», dit-on à son sujet. «Pour ça», c'est réduire les dépenses et atteindre le déficit zéro. Dans cet exercice, le président du Conseil du Trésor joue un rôle névralgique, car c'est lui qui garde les buts dans son équipe.

Le plus récent relevé mensuel du ministère des Finances révèle que le gouvernement libéral atteint ses cibles après cinq mois. Durant cette période, les dépenses ont augmenté de 1,7% (1,8% prévu dans le budget Leitao) et le déficit était en retrait de 43% par rapport aux objectifs. Combien de Trésoriers du Québec ont promis de limiter la hausse des dépenses sans y parvenir, le dernier en lice étant Stéphane Bédard. L'année financière n'est pas terminée, mais voilà un signal positif.

Martin Coiteux a posé plusieurs gestes qui changent la dynamique habituelle. Il a déposé le projet de loi qui contraint les organismes gouvernementaux à présenter un portrait complet de leurs effectifs. Au pouvoir, on est toujours incapable de préciser il y a combien d'employés sur le «payroll».

Mardi, le président du Conseil du Trésor a mis en oeuvre une baisse de 2% des effectifs dans la fonction publique, ce qui signifie la suppression de 1150 jobs. Le budget de juin soumettait déjà les ministères à des gains d'efficacité de 2%. Du même élan, il a annoncé que les primes au rendement demeuraient suspendues, que la sous-traitance sera limitée, et que les voyages des ministres hors Québec seront préautorisés. Certaines de ces mesures sont assez cosmétiques dans le sens qu'elles ne modifient pas substantiellement l'équilibre des finances du Québec, mais les dépenses farfelues ont le don de choquer le contribuable.

Malgré bien des engagements, les gouvernements successifs nous ont menti sur la réduction du nombre de fonctionnaires et du nombre d'organismes gouvernementaux. La politique de remplacer un fonctionnaire sur deux de Jean Charest n'a pas freiné la croissance des effectifs du secteur public. Il y aurait 57 500 fonctionnaires présentement, ce qui exclut les réseaux et le parapublic.

Je me rappelle que l'opposition avait, il y a quelques années, interpelé Michelle Courchesne, présidente du Conseil du Trésor, sur cette progression constante La ministre avait expliqué, suavement, qu'il avait fallu embaucher pour tenir compte des nouveaux besoins. S'agissait d'y penser.

Dans le climat surexcité qui prévaut des jours-ci avec les compressions et les hausses de tarifs, le citoyen a l'impression que c'est toujours lui qui casque alors que la machine gouvernementale continue de ronronner avec sa sécurité d'emploi, son fonds de pension garanti, quand ce ne sont pas des mandarins qui partent avec la petite caisse. Martin Coiteux a donc été envoyé au front pour démontrer que la machine ne sera pas épargnée dans cet effort collectif. Un vrai travail de missionnaire.

Le départ à la retraite de 15 000 boomers facilite la tâche du gouvernement. Il ne manque qu'une volonté politique réelle.

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