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«La police n'est peut-être pas politique au Québec mais on constate, que dans le cas de l'UPAC, elle sait faire de la politique.»
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PC/Ryan Remiorz

Le commissaire de l'Unité permanente anticorruption, Robert Lafrenière, a donné une série d'entrevues à des chroniqueurs reconnus la semaine dernière pour faire le bilan de son organisation. Il n'a pas donné de conférence de presse mais a plutôt choisi de privilégier certains médias avec des entrevues personnalisées comme le font les politiciens.

Pourtant, ce bilan intéresse tous les Québécois, surtout après une année qui a ébranlé la crédibilité de l'UPAC. Le bilan statistique de l'UPAC est impressionnant mais ce qui a retenu l'attention c'est que cette unité d'élite continue de fuir, que le climat de travail est pourri selon un rapport interne, qu'on n'avait pas vu que le no 2 de l'organisation, Marcel Forget, avait poussé ses collègues à investir dans un projet risqué (il a été forcé de démissionner lui qui s'occupait de vérifier les entreprises), qu'on n'arrête pas impunément un député de l'Assemblée nationale.

Tout un bilan. Il était particulièrement cavalier de la part de l'UPAC de remettre un rapport interne entièrement caviardé aux élus. Quant à l'arrestation de Guy Ouellette qui a été «appâté» hors Parlement, la manœuvre était grossière et trahissait un manque de respect pour l'institution. La montée de lait du président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, était justifiée. On attend d'ailleurs de savoir ce qu'on reproche au député Ouellette puisque les journaux étalent toujours des documents confidentiels de l'UPAC.

La position de Robert Lafrenière était fragilisée il y a quelques semaines. C'est peut-être la crise au SPVM qui lui a permis de traverser cet épisode sans égratignure. La couverture de presse des derniers jours à projeté l'image d'un chef en contrôle alors que certains éléments, dit-il, tentent de le dégommer.

Une affirmation m'a fait sursauter. Le chef de l'UPAC est convaincu que des accusations seront portées dans l'enquête Machurer sur le financement du PLQ. Or, il a toujours martelé par le passé que c'est le ministère de la Justice qui décide s'il y a matière et non l'UPAC.

Par le passé, l'UPAC a démontré un flair pour le timing politique. À l'automne 2013,le premier ministre Philippe Couillard, avait révélé avoir été interrogé au sortir de son appartement par 2 enquêteurs. Robert Poëti, un député et ex-policier de la SQ, affirmait alors que ce n'est pas un hasard si cela s'est produit la veille de l'ouverture de la session parlementaire.

Quant à la spectaculaire arrestation de la vice-première ministre Nathalie Normandeau et de Marc-Yvan Côté, on se rappelle tous qu'elle avait eu pour conséquence d'écraser la présentation du budget du Québec. Robert Lafrenière devait obtenir une extension de mandat les jours suivants. Guy Ouellette présiderait la commission des institutions qui analyse le travail de l'UPAC.

Bien qu'il s'en défende, le superpolicier Lafrenière a les caractéristiques d'un animal politique.

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