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La conjoncture a toutefois joué en sa faveur.
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Jean-François Lisée a les deux mains sur le volant au Parti québécois.

Réunis en congrès, le premier depuis 6 ans, les péquistes ont entériné le report du référendum à 2022 et se sont rangés presqu'unanimement (92,8%) derrière lui. Ce score quasi-soviétique démontre que les militants lui ont pardonné, ou ont oublié, son humiliante tentative de séduction de Québec solidaire. Ce flirt avec la gauche a été le fait saillant de sa présidence depuis son élection en tant que chef du PQ il y a 11 mois.

Sans vouloir enlever du lustre à son vote de confiance, il faut reconnaître que la conjoncture a joué en faveur de Lisée.

- Dans un an, nous serons en pleine campagne électorale. Ce n'est ni le temps ni le moment d'afficher ses divisions internes. Les péquistes ont compris qu'il faut serrer les rangs et composer avec le chef actuel. On ne change pas de monture dans le dernier droit de la course.

- Les prétendants au trône ne se bousculent pas aux portes, d'autant que le PQ ne fait plus que 22% dans les sondages récents. Alexandre Cloutier traîne une étiquette de «loser» après deux campagnes au leadership perdantes et ne constitue plus une menace sérieuse.

- Le PQ lui-même s'est assagi et l'époque ou quiconque pouvait «essayer» le chef sur le parquet du congrès est révolu. Bien sûr le PQ a dévoré bien des chefs au point où certains ne sont plus montrables sur le plancher du congrès (Pierre-Marc Johnson, André Boisclair, Lucien Bouchard). Les deux derniers leaders péquistes, Pierre Karl Péladeau et Pauline Marois, ont quitté volontairement sans être poussés vers la sortie par des factions rivales. PKP est passé en coup de vent et il s'est auto-éjecté de son poste. Dans son cas, c'est Julie Snyder qui a eu sa tête. Pauline Marois a fait la chose qu'il fallait faire après une campagne catastrophique et des résultats électoraux calamiteux

- Le discours-fleuve (1 heure et 20 minutes) prononcé par Lisée vendredi soir a dopé le vote de confiance. Le chef péquiste a su trouver les mots pour rejoindre les indépendantistes. Son passage sur les 4 générations acquises au OUI (en 1966, en 1980, en 1995 et la prochaine) était très rassembleur. Surtout, Jean-Francois Lisée a réussi à établir un lien entre les grandes réalisations du PQ et les défis du Québec, faisant oublier l'image d'un parti qui a fait son temps.

Lisée est sorti de l'ombre de ses patrons pour se faire élire député. Il a gagné une campagne au leadership dont il n'était pas le favori. Il a survolé le congrès de son parti et démontré des qualités d'orateur, on aurait tort de le sous-estimer. Toutefois, aurait-il obtenu pareil score si des élections avaient lieu dans trois ans?

Lisée a donc les deux mains sur le volant, mais il lui reste à démontrer à l'ensemble des Québécois que le PQ n'est pas un véhicule usagé bon pour la casse.

Le congrès national s'est tenu du 8 au 10 septembre 2017

Congrès national du Parti québécois

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