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La lucidité de Lisée

Cette fois-ci, il frappe dans le mille en dénonçant un certain jovialisme a sein de son parti, mais ce n'est pas une vérité que veulent entendre bien des indépendantistes obnubilés par PKP.
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On peut ne pas aimer Jean-François Lisée, mais il faut reconnaître qu'il est le plus lucide des candidats à la direction du Parti québécois.

Son billet de blogue «Le PQ et les périls de l'optimisme» est plutôt décapant et rappelle quelques vérités que bien des péquistes refusent d'entendre depuis le rejet massif du 7 avril.

Il dénonce d'abord cette propension «à se parler entre nous... à prendre nos espoirs pour des constats...».

Il y a 9 mois, dit-il, la majorité de la population a enterré la possibilité de tenir un référendum dans un avenir prévisible et pire, la jeunesse a lâché le projet d'indépendance.

L'idée que l'appui à la souveraineté se situe autour de 28% et le 40% est une «vue de l'esprit». En faire, comme le défend Pierre Karl Péladeau, une priorité absolue, c'est courir à une nouvelle «débâcle». Bernard Drainville et Alexandre Cloutier courent aussi au désastre en proposant de mettre l'État au service de l'option.

Il faut dire aux militants du PQ que, 3 ans, ce n'est pas suffisant pour rebâtir une base capable de réaliser la souveraineté en 2018. Donc cessons de débiter des sornettes.

Pierre Karl Péladeau mène la course au leadership en termes de popularité, mais son trajet rappelle étrangement celui d'André Boisclair il y a 10 ans.

Les péquistes, après la démission surprise de Bernard Landry, s'étaient jetés dans les bras de la jeune vedette qui devait leur permettre de séduire une autre génération d'électeurs. Il s'est avéré une étoile filante de la politique, rattrapée rapidement par son manque de jugement.

Jean-François Lisée met en garde contre la tentation du «tout ou rien». Ses adversaires soutiennent en effet qu'ils n'ont aucun intérêt à gouverner une simple province, si ce n'est pour préparer un référendum.

Lisée traîne avec lui son image de grand vizir, conseiller des Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, une véritable machine à produire des stratégies parfois intéressantes, souvent irréalistes, parfois ridicules (un dollar québécois par exemple).

Cette fois-ci, il frappe dans le mille en dénonçant un certain jovialisme au sein de son parti, mais ce n'est pas une vérité que veulent entendre bien des indépendantistes obnubilés par PKP.

Affublé du titre peu enviable de «monsieur 2%», J-F Lisée a ramé pour trouver les 2 000 signatures appuyant sa candidature. Des rumeurs (démenties) laissaient entendre récemment qu'il pourrait se retirer de la course. Ce serait dommage. Il est le seul candidat à constater froidement que les péquistes se parlent entre eux pendant que le reste du monde a des préoccupations autres que le statut du Québec ou la Charte des valeurs. Il excelle dans l'art de jouer la mouche du coche.

Vivement des débats.

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