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Léo Bureau-Blouin est un surdoué de la chose publique et il est promis à une belle carrière s'il fait les bons choix. Il y a chez lui de la graine de leader de société. Pour aspirer aux plus hautes fonctions vaut mieux avoir un CV solide. André Boisclair, une fois chef du PQ, avait dû justifier le fait qu'il n'avait pas complété ses études universitaires.
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CP

La candidature de Léo Bureau-Blouin fait souffler un vent de fraîcheur sur les élections mais il aurait été préférable que celui-ci attende quelques années, et un diplôme, avant de plonger en politique. L'interminable crise étudiante a propulsé le jeune Léo, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, dans l'espace public. Tous ont noté chez le plus jeune des trois présidents d'association une aisance, un aplomb et un désir réel de trouver une issue honorable tout au long des hostilités.

ll n'avait pas hésité, par exemple, à condamner la violence manifestée lors du conseil général des libéraux à Victoriaville.

À certains égards, il rappelle beaucoup le jeune Mario Dumont qui tenait tête au premier ministre Robert Bourassa et au PLQ. Dumont, il le souligne également, avec eu la prudence de compléter ses études avant de se faire élire et il avait 24 ans.

Léo Bureau-Blouin est un surdoué de la chose publique et il est promis à une belle carrière s'il fait les bons choix. Il y a chez lui de la graine de leader de société. Pour aspirer aux plus hautes fonctions vaut mieux avoir un CV solide. André Boisclair, une fois chef du PQ, avait dû justifier le fait qu'il n'avait pas complété ses études universitaires. Un bac n'est pas un prérequis pour être député et des élus ont pris d'autres chemins. Dans le cas de Léo on peut douter que, s'il se fait élire un jour, il demeure simple député.

La lutte étudiante sur les frais de scolarité visait un objectif central (si on exclut la CLASSE qui y voyait un détonateur social) : l'accessibilité aux études supérieures, l'obtention d'un diplôme. Pour porter la bannière péquiste, Léo Bureau-Blouin devient, du moins temporairement, un décrocheur. Mercredi, aux côtés de Pauline Marois il a indiqué qu'il prendrait des cours de droit à l'université à temps partiel.

S'il est élu, le jeune député devra se soumettre à la discipline de parti. En conférence de presse il pouvait réciter la position du parti sur les frais de scolarité: prolongation du gel des frais, abolition de la loi 78, jusqu'au Sommet de l'Éducation qui devra trouver LE consensus recherché depuis des lustres. Qui décidera s'il n'y a pas de consensus? Le jeune politicien patinait déjà un peu.

Pauline Marois, qui mène la course aux têtes d'affiche, rayonnait. Voilà la preuve disait-elle que le PQ n'est pas le parti d'une génération, porteur d'une cause qui mourra avec les boomers.

Le recrutement de Léo est une habile manoeuvre de récupération du vote étudiant qui n'est pas acquis au PQ, malgré son appui aveugle au carré rouge et à ses disciples. Cependant, hors de Montréal, la cause étudiante soulève de l'indifférence ou de l'hostilité. Les libéraux de Jean Charest ne misent pas sur le vote étudiant. Par contre, le chef libéral a vite fait de lier le PQ au désordre social qui a fait connaître Léo Bureau-Blouin. Le risque pour le jeune candidat c'est de se brûler rapidement. Déjà, il avait subi une mornifle quand le PQ de Trois-Rivières a rejeté sa candidature.

Laval-des-Rapides a donné de bonnes majorités à Alain Paquet (1365 voix en 2008) et le PQ ne risque pas grand-chose en y parachutant la jeune vedette consacrée par les médias. Il n'a pas eu droit au traitement réservé à Pierre Duchesne, dans Borduas, ou Jean-Francois Lisée, dans Rosemont.

On verra si Léo Bureau-Blouin passe en coup de vent... ce qui lui laisserait tout le loisir de reprendre ses études.

Sa venue vient, entre-temps, pimenter la campagne électorale et donner un coup de jeunesse à un parti qui, ne l'oublions pas, veut faire voter les jeunes à 16 ans.

Michelle Courchesne

Ils ne se représentent pas

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