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«Il faut s'inquiéter de la précipitation dans ce dossier.»
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Radio-Canada / Alice Chiche

Les libéraux de Philippe Couillard ont accroché leurs wagons derrière le maire Régis Labeaume dans l'espoir de renverser la vapeur et de sauver leur comté de la région de Québec.

Certains éléments lors du lancement du projet de transport en commun «structurant» du maire de Québec m'ont fait tiquer, indépendamment du mérite du projet. Il était plutôt gênant d'entendre le premier ministre Couillard demander aux citoyens de Québec de voter libéral pour mériter un tramway.

L'argent investi, plus de 200 millions de dollars au départ, c'est celui de l'ensemble des contribuables. Applaudi par le maire Labeaume ( un ancien péquiste), le premier ministre a franchi la frontière entre un engagement de gouvernement et une promesse électorale pour gagner des votes.

L'événement lui-même avait une coloration partisane avec la présence des ministres et des élus libéraux de la région de Québec.

Régis Labeaume, qui s'est planté joyeusement avec son projet de SRB l'an dernier, a indiqué que c'est le premier ministre qui lui a suggéré de «voir loin, de voir gros» dans la nouvelle version de son projet de transport. Après des années à imposer une austérité budgétaire, les libéraux flambent des milliards depuis des mois et auront vidé la caisse avant d'aller en élections.

Pousser un maire aussi ambitieux et brouillon que Régis Labeaume à «voir gros» c'est jouer avec les finances publiques.

Il faut s'inquiéter de la précipitation dans ce dossier. Faut-il rappeler que le maire est demeuré volontairement vague durant la dernière campagne électorale sur sa proposition, lui qui durant sa carrière a été à la fois pour et contre un tramway. Il affirmait même qu'il lui faudrait 2 ans pour accoucher d'un projet sérieux. Or voilà que tout cela a été emballé en quelques semaines.

Le maire de Québec veut fermer le deal de crainte de changer d'interlocuteur en octobre.

Les partis au pouvoir courtisent tous le roi de la Capitale pour profiter de sa popularité. En septembre 2012, le premier ministre sortant, Jean Charest s'était pointé, la veille du scrutin à un événement appelé «J'ai ma pelle» destiné à souligner le début des travaux de l'amphithéâtre, flanqué du maire Labeaume.

Québec avait mis 200 millions de dollars dans la cagnotte et «Régis» est venu donner un coup de main à Jean Charest à quelques heures du vote, ce qui a sans doute permis au PLQ de sécuriser certains comtés. Fait à noter, Pauline Marois, qui a failli sauter en raison du projet de loi 204 a été huée par la foule et à tourné les talons.

La pression est maintenant sur François Legault, chef de la CAQ dont le parti a dominé les intentions de vote au Québec. La population est divisée entre prioriser un 3e lien Québec-Lévis et un nouveau système de transport en commun.

Les prochaines semaines seront déterminantes dans la vente du projet tramway-trambus. Je ne crois pas que le chef caquiste puisse rejeter en bloc le projet et le faire dérailler. Il comporte certaines lacunes, la plus grave étant l'arrimage qui n'est pas fait avec la Rive-Sud. Les libéraux donnent l'impression d'avoir abandonné les gens de Lévis pour plaire au maire Labeaume, en froid avec le maire Gilles Lehoullier.

Une foule de questions ne manqueront pas de surgir en cours de route: qui assume les déficits le cas échéant? Nombre de voies et de places de stationnement supprimées? Financement fédéral... François Legault pourrait bien formuler un appui conditionnel tout en maintenant le cap sur le 3e lien.

Les relations entre le maire Labeaume et la CAQ ne sont pas très bonnes et les «mamours» Couillard-Labeaume de vendredi ne sont pas de nature à les réchauffer.

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