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La demi-contrition de Gerry Sklavounos place le premier ministre Philippe Couillard dans une position embêtante face à son caucus divisé sur cette question.
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La demi-contrition de Gerry Sklavounos place le premier ministre Philippe Couillard dans une position embêtante face à son caucus divisé sur cette question.

Une fois blanchie d'une accusation criminelle, le député de Laurier-Dorion est sorti de son mutisme et exprimé le désir de réintégrer le groupe parlementaire du PLQ.

Le premier ministre avait exigé de son député une déclaration publique et une démarche sincère prévenant ce dernier que sa réhabilitation n'était pas automatique.

Sklavounos a fait la moitié du chemin. Il a exprimé des regrets sans présenter des excuses formelles. Quant à sa démarche, elle semble se limiter à une introspection personnelle dans son domicile.

Dans un cas similaire concernant un homme public, Me Marcel Aubut, l'ex-président du Comité olympique canadien avait expliqué suivre une thérapie et s'était confondu en excuses.

Surtout, le député indépendant a banalisé ses gestes en expliquant qu'il cherchait tout simplement à «socialiser», à être «friendly» avec son entourage, à faire le «clown».

Dans son cas, nul ne dispose de preuves formelles (témoignages, lettres, textos...) qu'il s'est mal comporté et toutes les dénonciations se sont faites sous le couvert de l'anonymat. Ce dont il serait question, c'est d'un comportement inapproprié et répété.

Il est donc très difficile de se faire une tête sur ces événements qui ne sont pas documentés.Toutefois, le recoupement de certaines informations trace le portrait d'un élu harcelant dans son milieu de travail.

En 2015, Justin Trudeau, chef du Parti libéral du Canada, a jeté dehors deux députés accusés de harcèlement sexuel.

Les accusations reposaient sur des bases plus solides. Dans un cas, le fautif avait été dénoncé par une députée du NPD qui avait eu des relations sexuelles avec lui, sans un consentement tacite. Des plaintes avaient été acheminées au whip et aux chefs des deux partis.

Justin Trudeau a aussi déclenché une enquête indépendante sur ses députés.

Gerry Sklavounos affirme qu'on ne lui a jamais fait de mises en garde sur son comportement avec les femmes.

Le premier ministre garde à l'esprit un autre cas délicat. Celui de son vétéran, Pierre Paradis, accusé d'inconduite sexuelle, également banni du caucus.

Dans l'affaire Paradis, il existe une lettre d'une plaignante qui allègue quatre cas précis d'inconduite sexuelle. Cette histoire n'est pas terminée et une enquête est en cours.

Le député Sklavounos aurait aidé sa cause en suivant fidèlement le corridor tracé par son chef. Philippe Couillard ne jouit pas d'une emprise totale sur sa députation et il n'est pas à l'abri d'une révolte de députés qui considèrent que leurs collègue a suffisament payé pour une faute qu'il n'a pas commise (cf Alice Paquet) selon la police et la justice.

Le premier ministre devra expliquer à son caucus qu'il cherche à protéger la marque libérale en prolongeant le purgatoire de Gerry Sklavounos

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