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Le Parlement et les bienfaits de la souveraineté

Le Parti québécois est audacieux, ou plutôt bien téméraire. Il fait en effet porter l'interpellation de cette semaine à l'Assemblée nationale sur les «bienfaits de la souveraineté».
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Le Parti québécois est audacieux, ou plutôt bien téméraire.

Il fait porter l'interpellation de cette semaine à l'Assemblée nationale sur les «bienfaits de la souveraineté». L'interpellation est une procédure parlementaire qui permet à l'opposition de poser des questions à un ministre sur un sujet précis. Par exemple, l'interpellation de vendredi dernier portait sur l'avenir des Carrefours Jeunesse-Emploi. Pendant deux ou trois heures, les députés peuvent cuisiner un ministre ou, à l'occasion, le premier ministre.

Téméraire parce que les électeurs ont démontré lors de la dernière campagne électorale qu'ils étaient allergiques à une reprise du débat référendaire. L'appui à la souveraineté est au plus bas et indiffère une bonne partie de la jeunesse québécoise. Téméraire parce que l'interpellation sert normalement à confronter le gouvernement et non à promouvoir son option. Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent quand il s'agit de s'interroger sur les intentions du gouvernement libéral: CPE, commissions scolaires, compressions dans les cégeps et universités, politique énergétique, éoliennes....

Le premier ministre Philippe Couillard a préparé le terrain jeudi en Chambre en se demandant comment on pouvait parler des «bienfaits de la souveraineté» quand le Québec reçoit 9 milliards $ en péréquation et 16 milliards $ en transferts de diverses natures. Les souverainistes font eux généralement valoir que les Québécois envoient 50 milliards $ annuellement à Ottawa si bien qu'ils y perdraient au change.

Le dernières études gouvernementales sur la souveraineté remontent sans doute à 1995. Jacques Parizeau avait confié à son ministre à la Restructuration, Richard Le Hir, le mandat de faire le point sur des sujets comme le partage de la dette, des actifs, le territoire etc. en vue du référendum. Pour les avoir parcourues, je garde le souvenir de conclusions assez vagues et qui n'allaient pas toujours dans le sens souhaité par le gouvernement de l'époque. Elles étaient très inégales. Ces études auraient été revisitées en 2002 sous la direction de Claude Corbo.

L'opposition officielle a donc mis la pression sur ses propres épaules en voulant démontrer au coeur du parlement les «bienfaits de la souveraineté». Le PQ a-t-il des données inédites ou de nouveaux arguments pour alimenter un débat rejeté sèchement par les électeurs il y a 7 mois?

Cet exercice fait sans doute partie de la pédagogie péquiste, mais il est très surprenant dans le contexte actuel et risque de donner l'impression que l'opposition s'éloigne de la planète Terre.

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