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Le nationalisme soft de la CAQ

La Coalition Avenir Québec s'est donnée en fin de semaine un embryon de position constitutionnelle en droite ligne avec certaines revendications traditionnelles du Québec, revendications assez «soft».
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La Coalition avenir Québec s'est donné en fin de semaine un embryon de position constitutionnelle, en droite ligne avec certaines revendications traditionnelles du Québec, revendications assez «soft».

Fraîchement plébiscité par les caquistes - il a obtenu un score digne d'un parti communiste -, François Legault a profité du discours qui concluait le congrès de son parti à Trois-Rivières pour proposer un «nationalisme d'ouverture» qui se décline sur trois axes. Disons le clairement, cette position ne casse pas la baraque, mais elle remplit un certain vide dans le futur programme électoral de la CAQ.

Le parti lancé il y a trois ans par François Legault a connu un essor prodigieux en refusant de jouer dans l'éternel affrontement souverainistes-fédéralistes. La présence de Pierre Karl Péladeau dans la course à la direction du Parti québécois risque de ramener cette polarisation et de nuire à la nouvelle formation politique.

La CAQ veut aller chercher les souverainistes lucides qui savent bien que leurs concitoyens ne veulent pas entendre prononcer le mot référendum.

Le chef caquiste propose que la loi 101 s'applique aux entreprises sous charte fédérale et que le Québec contrôle 100% (et non 70%) de son immigration. Pas grand-chose de nouveau, ni de révolutionnaire sous le soleil.

Certains caquistes ont vite fait un parallèle avec le rapport Allaire de 1991, rapport adopté par le Parti libéral dans la foulée de l'échec de l'entente du Lac Meech. La comparaison tient plus ou moins la route alors que ce rapport préconisait le rapatriement de... 22 champs de juridiction partagés ou non avec le fédéral.

La CAQ innove toutefois en liant le débat constitutionnel à la situation économique et financière du Québec. L'ancien souverainiste qu'est François Legault juge que le Québec a un genou à terre et qu'il ne peut négocier en position de force avant d'avoir comblé son écart de richesse avec l'Ontario et le reste du Canada.

Peut-être a-t-il raison, mais cela repousse le débat sur le partage des pouvoirs de plusieurs générations, ce qui pourrait sourire à une bonne part de l'électorat.

«On s'est souvent fait dire que nous étions assis entre deux chaises, et bien, on s'est fabriqué une chaise», argumentait dimanche un caquiste influent.

Le triomphe de leur candidat dans Lévis a galvanisé les partisans le de la CAQ qui navigue au centre de l'échiquier politique entre la «mollesse libérale» et la «rigidité péquiste». L'arrivée potentielle de PKP au PQ constitue une menace, mais on s'inquiète aussi des libéraux qui appliquent une portion du programme de la CAQ (agences de santé, commissions scolaires, compressions...)

Entendu ce cri du coeur d'un élu de la CAQ :«Mais qu'est qu'on va proposer dans quatre ans, les libéraux appliquent notre plan de match?».

La Coalition avenir Québec s'est bâtie en évacuant la question constitutionnelle de son discours. Si elle la ramène, c'est bien timidement et pour la repousser au délai de l'horizon. Si on en juge avec les résultats du 7 avril et de l'élection dans Lévis, la CAQ est, en ces matières, en phase avec l'électorat.

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