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Le moment PKP est passé

L'ancien chef n'aura donc été qu'une étoile filante dans le firmament péquiste, avec un passage plus court encore que celui d'André Boisclair.
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«Qu'est-ce qu'il va faire en politique?», puis «Va-t-il se rendre aux élections?» sont les deux questions que se posaient tous ceux qui ont connu Pierre Karl Péladeau avant qu'il ne fasse le grand saut.

On a maintenant la réponse: 12 petits mois et, non, il ne dirigera pas le PQ au prochain scrutin.

L'entrevue de Julie Snyder accordée à Tout le Monde en Parle a porté le coup de grâce à la spectaculaire, mais très brève, carrière politique de PKP.

L'homme qui, la semaine dernière, rétrogradait son chef de cabinet (Pierre Duchesne) et remaniait son équipe ne songeait pas visiblement à démissionner. Son ex-conjointe et vedette de la télé (avec qui il a été marié pendant quelques mois à peine) lui a forcé la main devant tout le Québec sur un plateau de télévision.

Je suis devant une «absence d'alternative» a dit le chef du Parti québécois pour justifier son départ soudain. Entre le PQ et le rêve d'un pays, et ses enfants, il a fait le choix que l'on connait maintenant.

Je ne doute pas des raisons invoquées par PKP pour lâcher, mais la famille est bien commode quand un politicien quitte la vie publique.

L'ancien chef n'aura donc été qu'une étoile filante dans le firmament péquiste, avec un passage plus court encore que celui d'André Boisclair.

Du poing levé en campagne électorale à aujourd'hui, il n'aura jamais réussi en tant que chef de l'opposition à mener dans les sondages, malgré le programme d'austérité des libéraux et leurs déboires récents.

Son parcours en politique est un échec. Il devait aider le PQ avec le milieu des affaires et attirer les jeunes, rien de cela ne s'est produit.

Certains croyaient qu'il allait «mettre de l'ordre» au PQ et lui faire prendre un virage plus à droite. PKP a plutôt ravalé ses convictions de chef d'entreprise pour tenter de séduire une tranche de l'électorat.

La lettre d'opinion qu'il a partagée au cours des derniers jours pour appeler à la convergence des forces nationalistes était pathétique.

C'est bien la première fois que le chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale reconnait, deux ans à l'avance, que son parti est incapable de gagner une élection tout seul. Qu'un grand parti comme le PQ soit prêt à ouvrir la porte à des primaires dans les comtés pour séduire Québec solidaire, cela s'appelle se mettre à genoux.

PKP avait-il oublié que Françoise David a affirmé, lors de son entrée en politique, que jamais elle ne s'assoirait à la même table que lui?

Avec la bénédiction de Pauline Marois, Pierre Karl Péladeau s'est donné une carrière politique avec l'objectif très noble de faire un pays. Le pays apparaît plus loin un an plus tard (qu'adviendra-t-il de l'institut de la recherche sur la souveraineté?). Quant au PQ, il doit se chercher un chef dans un calendrier qui se comprime en prévision des élections de 2018.

Les péquistes se sont entichés du magnat de la presse durant la course au leadership préférant ignorer son parcours de dirigeant de choc, sa personnalité abrasive, son manque d'expérience en politique, son caractère impulsif et imprévisible.

Comme le disait si bien Jean-François Lisée en abandonnant la course à la direction du parti, «le PQ veut vivre son moment Pierre Karl Péladeau jusqu'au bout».

Voilà, le moment est passé. Il faudra se demander s'ils n'ont pas craqué pour leur chef le moins bon.

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Pierre Karl Péladeau

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