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Le crash de Bombardier

La cupidité et le manque de jugement de la haute direction de Bombardier ont des conséquences désastreuses.
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La cupidité et le manque de jugement de la haute direction de Bombardier ont des conséquences désastreuses:

- Les primes scandaleuses versées à 5 des membres du conseil d'administration (il faut exclure dorénavant Pierre Beaudoin) qui varient de 28 à 93% torpillent l'entente signée avec le gouvernement Couillard, entente qui a permis à la CSeries de garder la tête hors de l'eau en 2016. Cette décision de verser plus de 1,3 milliard$ US pour soutenir le nouvel appareil de Bombardier a soulevé bien des questions après sa signature. Québec a mis tous ses œufs dans la partie la plus risquée du groupe. Faut-il rappeler qu'elle avait été signée par le «banquier» Jacques Daoust, exclu depuis du conseil des ministres.

Beaucoup de Québécois se sont dits alors c'est le prix à payer pour garder une présence dans un secteur de pointe tel l'aéronautique et on se croise les doigts en misant sur le décollage de l'appareil.

Ce «deal» est devenu plus difficile à vendre maintenant que l'on sait que l'argent de nos impôts finance des bonis de performance dans une entreprise qui était au bord de la faillite.

On a sans doute oublié qu'il y a 4 ans, jour pour jour, le gouvernement Marois avait procuré une marge de crédit de 1 milliard de dollars à l'avionneur.

Bombardier est abonnée aux subventions gouvernementales. On a sans doute oublié qu'il y a 4 ans, jour pour jour, le gouvernement Marois avait procuré une marge de crédit de 1 milliard de dollars à l'avionneur.

- Bombardier vient de s'aliéner la population du Québec et son principal allié: le gouvernement québécois. Il sera ardu de justifier toute forme de rallonge financière si Bombardier traverse une zone de turbulence.

- Le gouvernement fédéral est maintenant perçu comme beaucoup plus avisé que celui du Québec, résistant pendant plus d'un an aux pressions de toutes parts pour fournir 1 milliard de dollars. Ottawa voulait changer l'actionnariat de Bombardier avant de s'engager. Il annonçait en février un prêt remboursable de 372 millions de dollars pour la recherche et le développement.

- La goinfrerie du conseil d'administration donne raison à la presse du Canada anglais qui depuis des années présente Bombardier comme un parasite de haut vol qui siphonne les fonds publics avec le concours de lobbyistes.

Tout ça pour 46 millions de dollars versés en primes.

Le gouvernement Couillard a, une fois de plus, réagi avec mollesse devant la controverse. Le premier ministre s'est retranché derrière le fait que Bombardier est une entreprise privée contrôlée par des actionnaires. La ministre de l'Économie, Dominique Anglade, a dit comprendre la colère des Québécois sans taper du poing sur la table et sans afficher sa colère à elle.

Il aura fallu des jours avant qu'un ministre, Carlos Leitao, ministre des Finances, hausse le ton et demande à l'entreprise de revoir sa politique de rémunération.

À l'Assemblée nationale, les partis aiment bien défendre les fleurons de notre économie. Bombardier est dorénavant un fleuron flétri.

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