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La tête de Line Beauchamp

Les associations étudiantes ont eu la tête de Line Beauchamp, ex-ministre de l'Éducation, mais il auraient tort de pavoiser. Cette petite victoire annonce peut-être une grande défaite. Car tant le premier ministre que son ministre des Finances, Raymond Bachand, ne veulent pas céder devant la grogne étudiante et Jean Charest est un homme têtu.
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Les associations étudiantes ont eu la tête de Line Beauchamp, ex-ministre de l'Éducation, mais il auraient tort de pavoiser.

Le gouvernement Charest est plus convaincu que jamais de la nécessité de hausser les frais de scolarité et il faut s'attendre à un durcissement de sa part. Dans les coulisses, on évoque plusieurs scénarios dont celui de l'adoption d'une loi spéciale pour sauver la session et forcer une reprise des cours.

Dans les heures précédant sa démission, Line Beauchamp aurait jonglé avec des solutions de repli, sans céder toutefois sur la hausse déjà budgétée. En conférence téléphonique, la ministre a suggéré la tenue d'une commission parlementaire chargée de scruter les dépenses des universités, une idée lancée par Jean-Martin Aussant d'Option Nationale.

Devant l'intransigeance des associations étudiantes, elle a conclu qu'elle n'y arriverait pas. Elle a donc fait «l'ultime compromis» et balancé une carrière politique assez remarquable.

L'incontournable Gabriel Nadeau-Dubois de la CLASSE a réagi en constatant:«on commence à déstabiliser le gouvernement», avant d'ajouter que le conflit n'était pas dirigé contre la ministre mais contre la hausse des frais de scolarité.

Petite victoire qui annonce peut-être une grande défaite car tant le premier ministre que son ministre des Finances, Raymond Bachand, ne veulent pas céder devant la grogne étudiante et Jean Charest est un homme têtu.

Plusieurs élus libéraux en sont venus à la conclusion que les leaders étudiants ne contrôlent pas leurs troupes et ne peuvent livrer un règlement.

Michelle Courchesne à l'Éducation c'est une solution temporaire, d'autant qu'elle continuera de se charger du Conseil du Trésor. Elle a dirigé le MEQ, connait tous les intervenants du milieu,a négocié lors du mini-sommet de la semaine dernière et tient les cordons de la bourse.

La nouvelle ministre de l'Éducation a cependant un fil à la patte, elle qui a été sévèrement blâmée par le Vérificateur général dans l'attribution des places en garderie. On ignore si elle sera à nouveau candidate lors des prochaines élections.

Dans l'administration publique, elle est perçue comme une ministre qui colle aux grandes orientations gouvernementales, une bonne soldate.

La vie politique perd en Line Beauchamp une jeune élue (49 ans) de grand talent qui a apporté au Parti libéral une préoccupation sociale. Élue à 3 reprises dans Bourassa-Sauvé, elle était proche de son monde dans son comté et dirigé des gros ministères, Culture, Environnement, Éducation, vice-première ministre.

Dans cette interminable crise, Line Beauchamp a démontré beaucoup de sang-froid autant en Chambre qu'à l'extérieur du Parlement. A l'Éducation, elle représentait un choix naturel.

Le gouvernement Charest est encore plus fragile après cette démission. Déjà, il y 8 mois, un autre de ses piliers, Nathalie Normandeau, avait surpris tout le monde par sa démission et n'oublions pas le départ de Monique Jérome-Forget.

Poussé dans les câbles, le gouvernement voudra démontrer qu'il a de la poigne. Les étudiants qui boycottent leurs cours, et les profs qui les appuient, devraient se garder une petite gêne et éviter tout triomphalisme.

L'annonce de la démission de Line Beauchamp

La démission de Line Beauchamp et la nomination de Michelle Courchesne


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