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La révolution de Régis à Québec

Régis Labeaume a remporté un pari risqué et la pression se déplace maintenant sur le gouvernement québécois et les syndicats municipaux. Le maire de Québec avait transformé cette élection municipale en référendum sur les conditions de travail des employés de la Ville. Il a mis en marche ce qu'on pourrait appeler la Révolution Régis.
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Régis Labeaume a remporté un pari risqué et la pression se déplace maintenant sur le gouvernement québécois et les syndicats municipaux.

Le maire de Québec avait transformé cette élection municipale en référendum sur les conditions de travail des employés de la Ville. Il a mis en marche ce qu'on pourrait appeler la Révolution Régis. Il s'est donné une mission qui déborde largement le contexte des finances de la Capitale.

Comme il le mentionnait après sa victoire, il aurait pu se contenter, cette fois-ci, de surfer sur sa popularité et obtenir un 3e mandat en sifflotant.

C'est mal le connaître. Dès le lancement de sa campagne avec ses candidats, il a annoncé qu'elle serait «dure» et qu'il martèlerait un seul thème dans le but d'obtenir un mandat fort.

Il a toujours refusé de définir ce qu'est un mandat fort (pourcentage, nombre de conseillers..). Avec un taux d'appui d'environ 74 % et surtout l'élection de 18 conseillers sur 21, il est en position de force à l'hôtel de ville.

On pourra toujours argumenter que bien des gens l'ont appuyé pour le travail fait et non pour remettre en cause des acquis syndicaux. Il a pourtant répété durant des semaines de ne pas voter pour l'Équipe Labeaume si on n'est pas d'accord avec sa campagne.

Et maintenant quoi?

Il faut s'attendre à ce que les trois partis à l'Assemblée nationale soient invités à se mouiller sur la question des déficits des caisses de retraite des villes, une affaire de 5 milliards de dollars. La CAQ a pris les devants et déposé un projet de loi. Il y a des comtés prenables dans la région de Québec pour les trois formations et les libéraux ont repris du poil de la bête au détriment de la CAQ. Gros enjeu électoral.

Agnès Maltais, députée de Taschereau et ministre du Travail, Sylvain Gaudreault, ministre des Affaires municipales, vont se faire chauffer les oreilles.

C'est un enjeu qui pourrait s'inviter dans la campagne électorale du printemps. Le mouvement lancé par Régis Labeaume est effectivement en train de faire tâche d'huile au Québec et secoue le puissant SCFP, présent dans bien des municipalités.

Pour les syndicats de la Ville de Québec, la victoire sans équivoque du maire est difficile à avaler. Reconnaissons que le maire Labeaume est un boutefeu et qu'il aurait intérêt à être plus diplomate, ou tout simplement plus poli avec les dirigeants syndicaux. Sur les chiffres il faut lui donner raison.

Les cols blancs et bleus devraient saisir la main tendue du maire et chercher des compromis.

D'ailleurs, ceux qui ont suivi de près la campagne ont constaté un changement de ton chez Régis Labeaume. Au départ, il parlait de baisser la rémunération des employés de 12% mais vers la fin il insistait sur la nécessité de partager à 50-50 les déficits des pensions.

L'écart entre les parties n'est peut-être pas aussi grand qu'on peut le penser, s'il y a volonté de régler.

Labeaumeville a parlé et sa voix n'est pas sans rappeler que c'est à Québec que l'ADQ, la CAQ, le parti conservateur ont, à différentes époques, cartonné.

L'avenir nous dira si nous avons assisté au début d'un mouvement de fond ou à la simple réélection d'un maire populaire.

Jour de vote au Québec

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