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Le Dr Yves Bolduc, ministre de l'Éducation, devrait rembourser la prime de 215,000$ qu'il a touchée pour prendre en charge 1500 patients durant son bref passage dans l'opposition.
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Le Dr Yves Bolduc, ministre de l'Éducation, devrait rembourser la prime de 215 000$ qu'il a touchée pour prendre en charge 1500 patients durant son bref passage dans l'opposition.

L'ex-ministre de la Santé sous le gouvernement Charest s'est conformé à toutes les règles et a droit techniquement à cette prime. Au plan éthique c'est autre chose et on s'étonne que le gouvernement Couillard ait traité cette affaire avec désinvolture.

Après la défaite libérale de 2012, le Dr Bolduc a repris sa pratique médicale et inscrit 1500 patients orphelins qui désespéraient, comme bien des Québécois, de se trouver un médecin de famille. L'ex-ministre a repris du service à la Cité médicale à Québec, une clinique privée.

Il a eu droit à un incitatif de 215,000$ en raison d'une entente entre le ministère et la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ). En 2011-12 on cherchait à trouver un «doc» à 2 millions de Québécois et on donc créé cet incitatif à la prise en charge.

Ce programme a coûté 50 millions$ sur 2 ans et bénéficie d'une enveloppe annuelle de 24 millions$. On y a dirigé une partie de la rémunération globale des médecins.

Il faut comprendre qu'un député peut continuer de pratiquer sa profession tout en siégeant à l'Assemblée nationale. Le député de Jean-Talon avait donc droit à son salaire de député, à celui de médecin payé à l'acte et à cette prime au désengorgement pour une revenu annuel approximatif de 450,000$ ce qui, en soi, n'a rien de scandaleux.

Le bât blesse à plusieurs endroits. Cette entente avec la FMOQ a été négociée par Yves Bolduc lui-même.

Elle a dû être modifiée en juin 2013 pour limiter à 150 le nombre de prises en charge, preuve qu'elle était mal ficelée.

1500 nouveaux patients c'est beaucoup de travail pour un médecin qui est député à temps plein. La moyenne est, selon la FMOQ, de 1100 patients par médecin de famille.

Le ministre de l'Éducation plaide qu'il ne pouvait savoir que son parti allait revenir au pouvoir si rapidement, soit 19 mois, et qu'il accèderait au conseil des ministres.

Le gouvernement Marois était pourtant fragile sur ses bases et nombre d'observateurs lui donnaient 18 mois avant de replonger en élections.

Élu le 7 avril et ramené au cabinet, le Dr Bolduc a retourné sa clientèle sur la liste d'attente, après avoir profité de la prime à la prise en charge.

On doit en déduire que la prime sera versée, à nouveau, au médecin qui s'occupera de ces patients orphelins. Les contribuables vont casquer deux fois.

Le gouvernement des docteurs est à nouveau embarrassé. Après le Dr Gaétan Barrette à la Santé qui veut renégocier une entente qu'il a signée alors qu'il était du côté de la table des spécialistes, voilà le ministre de l'Éducation qui donne l'impression de manger à tous les râteliers. Il est défendu par Gaétan Barrette, qui claironnait pourtant que les généralistes ne travaillaient pas assez, et par le docteur-premier ministre.

Par le passé, des politiciens comme Lucien Bouchard (pension fédérale) et Jean-Francois Lisée (second salaire et pension) ont fait une croix sur des revenus en raison de la pression de l'opinion publique.

Le gouvernement Couillard ne cesse de dire que tous les Québécois devront faire des sacrifices pour sortir du bourbier financier.

Qu'il donne l'exemple quand une prime n'est pas méritée.

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Lise Thériault

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