La deuxième place

On se serait attendu à une glissade des libéraux qui, selon le sondage Crop-LaPresse, dominent toujours les intentions de vote au Québec.

Le gouvernement sort indemne de la crise du ministère des Transports qui met en cause le style de leadership de Philippe Couillard.

Par contre je ne suis pas convaincu que le premier ministre sort indemne de toutes ces controverses (rébellion des jeunes libéraux sur UBER, affaire de Santis, MTQ...) Bien des gens commencent à se demander s'il y a un pilote dans l'avion et, si oui, et quelle est la destination.

Pour la première fois, le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, est considéré par les Québécois comme un meilleur premier ministre (22% versus 20%) que Philippe Couillard.

Le chef caquiste n' a plus à se mesurer au profil économique de Pierre Karl Péladeau qui a lâché la direction du PQ. Son bagage d'homme d'affaires le sert bien et lui permet de se démarquer des autres chefs.

Les principaux prétendants au trône péquiste (Alexandre Cloutier-Véronique Hivon) ne peuvent pas jouer la carte du success story.

La CAQ est en progression constante et, dans ce sondage, devance d'un poil (27-26) le PQ. Les 2 principaux partis d'opposition se partagent les francophones (31-30).

Dans les prochains mois iI faudra observer la lutte pour le 2e parti au Québec : PQ ou CAQ? Conscients du danger, les péquistes ont opté pour une course au leadership en accéléré, en plein été.

Au sein de la CAQ on n'est pas surpris que les libéraux demeurent les plus populaires. Tant que la souveraineté sera un enjeu, dit-on, le PLQ va pouvoir se présenter comme la police d'assurance anti-référendum.

Or, l'appui à la souveraineté a reculé de 4 points (36-32) selon CROP.

Pour séduire les électeurs, la CAQ doit impérativement coller plusieurs sondages qui démontrent qu'elle est l'alternative au gouvernement Couillard et éloigner le débat sur la souveraineté.

Du temps de l'ADQ, Mario Dumont a beaucoup souffert de la faiblesse de son équipe. Les focus groupes de la CAQ ont mis en lumière cette préoccupation.

On estime chez les caquistes que la performance de Jean-François Roberge, François Paradis, François Bonnardel, Nathalie Roy... a calmé bien des appréhensions des électeurs et on rêve d'aligner 2-3 vedettes lors des élections de 2018.

2015 a été pour la deuxième opposition une traversée du désert de l'aveu même de son chef qui avait l'air, effectivement, d'avoir traversé le Sahara.

PKP a siphonné toute l'attention médiatique pendant que la CAQ perdait Gérard Deltell et le comté hautement symbolique de Chauveau (c'était le 8 juin).

La lutte pour la 2e place est lancée.

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