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La bataille de Lévis

Six mois après la générale du 7 avril, les partis politiques auront l'occasion de se frotter aux citoyens lors de l'élection partielle du 20 octobre prochain dans le comté de Lévis.
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Six mois après la générale du 7 avril, les partis politiques auront l'occasion de se frotter aux citoyens lors de l'élection partielle du 20 octobre prochain dans le comté de Lévis.

Lévis, c'est un comté typique, avec une forte présence de la classe moyenne, celle que les politiciens disent représenter. Jadis péquiste, cette circonscription a viré libérale en 2003, adéquiste en 2007, libérale en 2008, caquiste en 2012 et 2014 avec Christian Dubé. Ce dernier, on le sait, est passé à la Caisse et a abandonné son comté quelques mois après son élection.

C'est donc un comté prenable. En avril, la CAQ l'a emporté par 1943 voix et 40% des voix, mais les libéraux ont bien fait à près de 35%. Le premier ministre Philippe Couillard a donc annoncé lui-même jeudi dernier la candidature de Janet Jones dans Lévis. Il y voit une mesure de l'appui de la population.

«Lévis va dire: moi j'embarque dans le projet du PLQ et du gouvernement, le projet de redressement et de relance et je veux en faire partie», disait-il lors de la présentation de la candidature de Janet Jones. Il a refusé toutefois d'y voir un test pour son gouvernement.

Inversement, si le PLQ échappe le comté, est-ce que le gouvernement tirera la conclusion que les gens «n'embarquent pas»? Qu'il faut mettre la pédale douce sur l'austérité?

La Coalition avenir Québec avait beaucoup de pression pour remplacer son député-vedette qui portait le dossier des finances et de l'économie. Elle a frappé un bon coup en recrutant François Paradis, ex-vedette de la télé, un animateur populiste. Une source caquiste dit de ce dernier «qu'il faisait un job de député à la TV».

François Legault a perdu un député, son attaché de presse, et une partie de son programme (copié par le gouvernement - abolition des agences de santé notamment) en plus d'avoir à affronter un important congrès au début du mois de novembre. Si la CAQ perd Lévis, elle aura de la misère à soutenir qu'elle est la vraie opposition en Chambre sous prétexte que le PQ est moribond.

Rien ne fait mieux état de la lente glissade du Parti québécois dans une partie de l'électorat que le score de la formation politique dans Lévis. La région de Québec est plus à droite, mais elle ressemble à celle du 450. Le PQ a fait 34% en 2003, 25% en 2007, 22% en 2008, 20% en 2012 puis à peine 16% en avril dans un comté francophone et urbain.

Sans chef élu, en pleine introspection existentielle, le PQ a toute une montagne à gravir pour créer la surprise.

Malgré la claque du 7 avril, les ténors péquistes sont dans le déni total. Comment un candidat au leadership aussi intelligent que Jean-François Lisée peut-il défendre la création de l'UPIIC, ou Unité Permanente d'Idéation Indépendantiste Créatrice, ou de cafés-bistrots de l'indépendance, pour relancer la ferveur des électeurs, quelques mois après la dégelée du printemps?

Parions que dans Lévis, et ailleurs au Québec, les préoccupations quotidiennes des électeurs sont davantage au ras des pâquerettes. Dieu merci.

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