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L'Histoire jugera du legs de Stephen Harper. Peut-être qu'il n'en restera pas grand-chose tant les libéraux de Justin s'emploient à dynamiter les réalisations de cette décennie.
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Stephen Harper s'est fait discret depuis qu'il a été éjecté du pouvoir en octobre dernier.

Jeudi, il a livré son premier discours depuis sa défaite à l'ouverture du congrès du Parti conservateur à Vancouver. C'était sans doute son dernier en tant que politicien.

Depuis les élections, il a choisi de rester dans l'ombre et de laisser toute la place à Rona Ambrose.

Cela s'appelle se retirer avec classe; une classe qui a manqué à Bob Rae quand Justin Trudeau a salué le travail de son prédécesseur devant ses militants à Winnipeg.

Rae a sans doute oublié que les électeurs ontariens le vomissaient après qu'il eut plongé sa province dans le rouge.

Que retenir des 10 années de Harper? Qu'il a réussi à faire des droites canadiennes (Reform-PCC) un parti respectable, capable de gouverner. Qu'il a remporté 3 mandats; qu'il a conclu un grande nombre de traités commerciaux. Que son gouvernement n'a pas été rongé par les scandales (le scandale du sénat n'a rien à voir avec le scandale des commandites).

Qu'il a aboli le Registre des armes à feu. Qu'il a baissé la TPS de 7 à 5% (un espace occupé rapidement par le Québec). Qu'il a laissé le Canada en situation de surplus budgétaire. Qu'il n'a pas hésité, durant la crise de 2008, à mettre de côté ses principes conservateurs pour investir dans un programme d'infrastructure. Qu'il a durci les lois contre les criminels. Qu'il a, somme toute, poussé le pays sur la droite.

Ce faisant, Harper a écrasé beaucoup d'orteils et s'est fait des hordes d'ennemis. On peut lui reprocher bien des choses: ses relations teintées de paranoïa avec les médias, ses querelles stériles avec les tribunaux, son amour aveugle pour Israël, son rejet de l'Accord de Kyoto et sa vision de l'environnement en général, son caractère contrôlant et étouffant, son parti pris pour le pétrole de l'Ouest et j'en oublie...

Du point de vue québécois, ce furent 10 années de paix constitutionnelle. Il faut avoir connu les années libérales (Trudeau-Chrétien) pour apprécier le changement de ton. Stephen Harper s'inscrit dans la lignée des Joe Clark et Brian Multoney, respectueux des juridictions des provinces.

Bien sûr Harper a marqué un coup en reconnaissant la nation québécoise. Cet Albertain se faisait un devoir de débuter, toujours, ses allocutions en français. Jeudi, il évoquait, devant un parti qui doit se choisir un leader, la «grande nation québécoise».

Le geste le plus significatif à ce chapitre a été de hausser les paiements de transferts aux provinces, et surtout, de régler le déséquilibre fiscal. Il a désamorcé un des principaux arguments des souverainistes.

Avec Justin Trudeau on ignore la place qu'occupera le Québec dans la grande mosaïque canadienne.

L'Histoire jugera du legs de Stephen Harper. Peut-être qu'il n'en restera pas grand-chose tant les libéraux de Justin s'emploient à dynamiter les réalisations de cette décennie.

Il est facile d'être populaire quand on dépense sans compter l'argent des contribuables. C'est dans l'adversité qu'on mesurera l'ère Trudeau, dans quelques années.

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