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Le nouveau gouvernement Couillard annonce des temps durs pour les citoyens du Québec qui devront s'habituer à l'austérité.
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Le nouveau gouvernement Couillard annonce des temps durs pour les citoyens du Québec qui devront s'habituer à l'austérité.

Dès son assermentation à titre de premier ministre, Philippe Couillard a présenté son gouvernement comme celui du «redressement» et prévenu que «la traversée sera rude» compte tenu de l'état de l'économie et des finances.

Son conseil des ministres est en rupture avec l'ère Charest, avec 14 nouveaux visages sur 26, et avec l'administration Marois, de par sa structure même.

La ligne de force c'est la compression des dépenses publiques et la relance d'une économie anémique.

Pour y parvenir, le nouveau premier ministre mise sur son trio de choc, Carlos Leitao (Finances), Martin Coiteux (Conseil du Trésor) et Jacques Daoust (Économie). Trois grosses pointures dans leur domaine, mais trois recrues, donc, dans ces postes névralgiques.

Saluons la décision de redonner un ministre à l'Économie, une erreur du gouvernement précédent qui l'avait jumelée aux Finances. Cette première ligne est renforcée par Pierre Arcand à l'Énergie et aux Ressources naturelles (Plan Nord) et Jean-Denis Girard comme ministre délégué aux PME. À l'Environnement, David Heurtel est sans doute moins «vert» que Martine Ouellet.

Toute l'architecture de ce conseil des ministres laisse transpirer une urgence économique et financière.

Au Trésor, l'économiste Coiteux aura l'occasion d'appliquer ses recettes de droite et une grande rigueur dans les dépenses. Monsieur NON ce sera lui.

À 26 ministres, la taille de ce cabinet fait tiquer (23 auparavant), surtout qu'on leur greffe des adjoints parlementaires en nombre ahurissant. Bien mauvais message pour un gouvernement qui annonce un régime minceur, à moins qu'on prépare une petite révolution administrative.

Sur la question de l'intégrité, le premier ministre Couillard a décidé d'agir en confiant le plus gros donneur d'ouvrage au Québec, les Transports, à Robert Poeti, un ancien policier de la SQ qui sera également responsable de Montréal et de ses gros chantiers en gestation.

L'autre tenaille, c'est Pierre Moreau qui s'occupe des Affaires municipales, haut lieu de la magouille à travers le Québec.

Quant à la police, elle tombe sous la coupe de Lise Thériault qui a une réputation de droiture.

Les surprises tiennent à Lise Thériault, justement, Stéphanie Vallée à la Justice, Yves Bolduc à l'Éducation, Hélène David à la Culture, François Blais à l'Emploi et à la Solidarité sociale...et Julie Boulet qui ne figurait pas dans les plans.

Des dossiers chauds ont été confiés à des femmes. Une «loi sur la neutralité et les accommodements raisonnables» sera concoctée par la ministre de la Justice pour remplacer la Charte des valeurs péquiste. Quant au dossier de la langue, talon d'Achille de ce gouvernement, il relève dorénavant d'Hélène David à la Culture et aux Communications. À l'Immigration, Diversité et Inclusion, Kathleen Weil a reçu le mandat de «guérir les blessures des derniers mois».

Fait à souligner, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, doit réduire la bureaucratie de 10% dans son ministère.

La nomination de ce conseil des ministres laisse présager un coup de barre significatif dans la gestion du Québec. Quand le premier ministre affirme que le problème est structurel et que nous vivons au-dessus de nos moyens...

Il faut retourner en 1985 avec Robert Bourassa et son équipe d"hommes d'affaires pour faire une comparaison avec cette volonté de changer le modèle québécois. Cela avait donné le rapport Gobeil, relégué aux oubliettes. En prenant la direction du Québec en 1996, Lucien Bouchard avait appliqué un régime d'austérité et se disait prêt à vivre avec des manifs.

Jean Charest a eu une courte volonté de réingénierie en 2003.

Philippe Couillard jouit d'une forte majorité, d'un appui chez les francophones de toutes les régions du Québec, et il sait qu'il a deux ans devant lui pour prendre des décisions impopulaires. Bientôt, il devra sans doute répudier certains engagements électoraux.

Surtout, il devra convaincre la population que cette traversée mérite de faire des sacrifices.

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