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Enfin un débat intelligent et intéressant entre les trois hommes qui peuvent devenir premier ministre du Canada le 19 octobre prochain.
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Enfin un débat intelligent et intéressant entre les trois hommes qui peuvent devenir premier ministre du Canada le 19 octobre prochain.

Le débat Munk fait mal paraitre celui organisé par le Globe and Mail sur le thème de l'économie- chaque leader criait pour tenter d'enterrer l'autre, et, surtout, celui de Radio-Canada, qui ressemblait à un match de hockey sans arbitre. À la défense du Globe, le journal n'a pas les moyens de la société d'État.

La formule était simple et réunissait les trois meneurs dans cette élection et permettait des échanges prolongés sur des sujets complexes. L'unique modérateur a fait son travail et on a esquivé les déclarations de fermeture.

Quant aux chefs, ils avaient le choix de répondre en anglais ou en français. Il est évident que le français a occupé la portion congrue de ce débat sur la politique étrangère.

La présence d'un auditoire a ajouté du piquant en réagissant à un trait d'esprit ou à une prise de position ferme.

Qui a gagné et qui a perdu?

Je partage l'opinion qui circulait sur les réseaux sociaux: Justin Trudeau a été très solide et passionné, Stephen Harper a défendu son bilan de 10 ans avec aplomb tandis que Thomas Mulcair a eu des réparties assassines qui en font un bon débatteur, mais pas nécessairement un bon premier ministre.

Il faudra commencer à prendre le jeune chef libéral au sérieux. Son statut «d'underdog» le sert bien.

On a constaté, à nouveau, qu'il a du «punch» en anglais mais perd beaucoup de ses moyens en français avec des phrases boiteuses.

Le chef du NPD a cherché à le déstabiliser dès le départ en rappelant la loi des mesures de guerre de 1970 de son père, Pierre Elliot Trudeau, auquel son parti s'était opposé. Le fils a bien accusé le coup et exprimé sa fierté dans les valeurs que ce dernier lui a transmises.

Il a enchainé soutenant, qu'être bilingue, c'est dire la même chose dans les deux langues.

Le chef libéral a eu de la difficulté par contre à justifier le fait qu'il s'oppose à la disposition de la loi C-24 qui permet de révoquer la citoyenneté d'un terroriste. «Vous dévaluez la citoyenneté canadienne» a-t-il lancé au premier ministre sortant à titre d'argument peu convaincant.

Thomas Mulcair a profité d'un échange sur Vladimir Poutine pour affirmer que Trudeau a peur de Harper comme le démontre son appui au projet de loi C-51 (antiterrorisme) et que par conséquent il serait incapable de tenir tête au président russe.

Sur la question de l'Arctique, Mulcair a fait rigoler l'auditoire en soulignant que, dans le Nord, on dit de la politique de Harper: «big sledge, no dog».

Les relations Canada-USA ont donné lieu à des échanges corsés. «Il n'aime pas Obama» - Trudeau, «Pas un seul kilomètre de pipeline n'a été construit depuis 10 ans» - Mulcair.

Selon le chef conservateur, la construction du pipeline Keystone est «inévitable» en raison de son appui populaire.

Cinglant, Harper a demandé d'imaginer les dommages à cette relation si, dès le premier jour au pouvoir, un premier ministre canadien retirait ses troupes qui combattent l'État islamique.

Thomas Mulcair a vanté la gestion responsable des finances par les premiers ministres néo-démocrates provinciaux dans une province qui se rappelle de Bob Rae. «Il s'est avéré qu'il était un libéral», s'est repris Mulcair.

A la fin du débat le chef du NPD a repris une attaque formulée durant le débat en français contre Justin Trudeau soutenant qu'il n'aime pas les débats car «des gens écrivent ses lignes pour lui».

Accords internationaux, lutte au terrorisme, relations avec la Russie, conférence de Paris, gestion de l'offre, partenariat Asie-Pacifique... beaucoup de terrain parcouru durant ce débat.

Espérons que les gens de TVA ont pris des notes pour l'ultime débat vendredi et se souviennent de «garder ça simple».

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