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Depuis l'ajournement de la session, le gouvernement sortant a essaimé à la grandeur du Québec des petits et des gros montants d'argent public. Les ministres sillonnent les régions depuis des semaines et annoncent que des projets ont, enfin, grâce à leur travail, abouti.
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AFP/Getty Images

Un premier ministre a le privilège de choisir la date des élections, et celui de multiplier les bonnes nouvelles avant d'aller au peuple. La date du scrutin étant à peu près officielle, Jean Charest ne se prive pas de l'avantage qu'il a sur les autres chefs de parti, de fermer des dossiers avant de «tirer la plug» comme disent les organisateurs.

Depuis l'ajournement de la session, le gouvernement sortant a essaimé à la grandeur du Québec des petits et des gros montants d'argent public. Les ministres sillonnent les régions depuis des semaines et annoncent que des projets ont, enfin, grâce à leur travail, abouti.

Après une courte vacance, le premier ministre Charest a repris le bâton du pèlerin en prenant soin d'amener son chéquier. Mardi, il annonçait 200 millions $ pour aider les municipalités à s'ajuster au boom du Plan Nord. Il répondait ainsi à une demande pressante des villes nordiques, mais le «timing» est bon pour un parti qui a fait du Plan Nord le symbole de sa vision économique.

À Québec, bras dessus-dessous avec le maire Régis Labeaume, il a lancé une autre phase de la Promenade Samuel-de-Champlain, fin juin. Les libéraux soutiennent avoir injecté 4 milliards $ dans la Capitale nationale depuis 2008.

Le 29 juin, le gouvernement a accordé un prêt de 58 millions $ à la mine Jeffrey à Asbestos pour l'exploitation d'un minerai, l'amiante, très controversé. Nous sommes dans le comté de Richmond représenté depuis des lustres par Yvon Vallières qui a déjà fait savoir qu'il ne serait pas candidat.

La semaine dernière c'était au tour de la papetière White Birch (Stadacona) à Québec d'être relancée grâce à prêt de 35 millions $. Bonne nouvelle pour le ministre Sam Hamad (Développement économique) et pour Clément Gignac (Ressources naturelles) qui, incidemment, délaisse Marguerite-Bourgeoys et se magasine un comté à... Québec.

Ce ne sont que quelques exemples. Sur le site du PLQ, on retrace toute une liste de ces bonnes nouvelles qui tombent à point nommé. Difficile de départager ce qui est un dossier arrivé à maturité et celui qui est précipité dans la machine pour faire baisser la pression ou aider un candidat local.

Des stratèges vous diront que, durant l'été, les électeurs retrouvent leur bonne humeur (surtout s'il fait beau) et ont une meilleure opinion de leurs politiciens et de leur gouvernement. Je ne suis pas convaincu que les électeurs se laissent duper- ils savent que cet argent c'est le leur- mais s'ils retrouvent le sourire...

Dans la stratégie des investissements publics, les partis d'opposition sont désavantagés. Un François Legault, par exemple, doit se taper beaucoup de BBQ et tweeter comme un déchaîné pour avoir autant de visibilité que le premier ministre qui a entraîné une meute de journalistes à Fermont en juillet.

Leur seule parade, c'est de dénoncer l'utilisation des fonds publics à des fins électorales et de tenir une comptabilité serrée de ces projets. À ce chapitre, ils sont étrangement silencieux pendant que la machine à dépenser libérale ronronne.

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