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Élections ou comment tourner à vide

Cette campagne se heurtera rapidement à l'indifférence de la population plus préoccupée par le BBQ, ou la rentrée scolaire, que par les débats entre les conservateurs, les libéraux, le NPD et le Bloc.
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La campagne électorale fédérale a beau durer 11 semaines, elle tournera à vide jusqu'à la fête du Travail.

La question qui est sur les lèvres de bien des citoyens: pourquoi déclencher maintenant pour un scrutin le 19 octobre? Y a-t-il une crise imminente qui justifie d'infliger aux contribuables une campagne électorale au cœur de l'été?

Les partis d'opposition ont raison de dénoncer l'utilisation partisane du calendrier électoral par le parti au pouvoir. Dire qu'une élection à date fixe devait nous mettre à l'abri de ces «gimmicks».

Cette campagne se heurtera rapidement à l'indifférence de la population plus préoccupée par le BBQ, ou la rentrée scolaire, que par les débats entre les conservateurs, les libéraux, le NPD et le Bloc.

Je me rappelle avoir vécu, dans une caravane, la campagne électorale de Daniel Johnson (PLQ) en 1994 fin juillet et en août. C'est simple, les gens ne voulaient pas nous voir. Une image m'est restée en tête: un bus chargé de politiciens et de journalistes qui se présente sur un terrain de camping de la région de Montréal.

Il fait 30 degrés et les vacanciers se prélassent dans des flotteurs jaunes sur une rivière artificielle et nous regardent comme si nous étions des extraterrestres. Discours vociférant du chef devant une poignée de militants suivi d'une énième Chambre de Commerce. Misère. Les choses sérieuses ont débuté en septembre.

Ce début de campagne n'intéressera que les partis et les aficionados de la politique.

Le ministre Denis Lebel, également lieutenant du Québec pour Stephen Harper, provoque la rigolade quand il affirme que cette interminable campagne permettra aux conservateurs de mieux expliquer leurs politiques.

Après 10 ans au pouvoir qu'ignorons-nous de la philosophie conservatrice?

Le premier ministre Stephen Harper soutient qu'il faut un gouvernement stable pour prendre des «décisions difficiles». You bet. Un premier ministre est justement élu pour prendre ce genre de décisions pendant 4 ans.

Les sondeurs vous diront que les électeurs ont leur favori dès le début d'une campagne. Ils se laissent un peu d'espace pour arrêter leur choix définitif dans les 2 dernières semaines du scrutin. Cela donne 9 semaines de «shadow boxing». C'est long et c'est un gaspillage de fonds publics pour un gouvernement économe.

En 2011, la vague orange déclenchée par la personnalité sympathique de Jack Layton (et son état de santé) s'est manifestée dans les dernières semaines de la campagne. Au provincial, c'est une performance désespérée de François Legault, lors du second débat télévisé, qui a permis à la Coalition Avenir Québec de demeurer un parti pertinent.

Ce ne sont pas les publicités négatives ou les millions dépensés par les partis qui décideront du prochain gouvernement canadien. Le facteur déterminant c'est l'usure du pouvoir.

Les Canadiens et les Québécois souhaitent-ils que Stephen Harper occupe le 24 Sussex pour 4 autres années et établisse ainsi un record de longévité?

Ça ne prend pas 78 jours pour se faire une opinion.

Bonne fin d'été malgré tout.

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