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Les élections à date fixe, c'est de la frime

Si Pauline Marois déclenchait des élections hâtives, elle passerait outre la loi 3 adoptée en juin, il y a 5 mois à peine, qui décrétait que les élections générales devaient se tenir à date fixe, soit au début du mois d'octobre, tous les 4 ans.
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Le gouvernement Marois tempère la fièvre électorale à la veille d'une importante réunion du conseil des ministres qui se déroule en fin de semaine.

Ballon d'essai, recul stratégique en raison des derniers sondages? Peut-être que la première ministre se garde une porte de sortie, au cas où elle tirerait la conclusion que ce n'est pas le moment de tirer la plug.

Elle pourra toujours invoquer que ces spéculations sont le fruit d'un emballement médiatique nourri par l'opposition... comme si elle n'avait pas tenté d'ouvrir une fenêtre électorale.

Si Pauline Marois déclenchait des élections hâtives, elle passerait outre la loi 3 adoptée en juin, il y a 5 mois à peine, qui décrétait que les élections générales devaient se tenir à date fixe, soit au début du mois d'octobre, tous les 4 ans.

Comment expliquer cette incohérence?

Le ministre des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, s'est embourbé dans une explication loufoque pour justifier cette contradiction.

C'est, bien sûr, il s'agissait d'y penser, la faute de l'opposition. Selon le parrain de la loi 3, cette loi visait à égaliser les chances entre les partis et, dans la mesure où les libéraux parlent d'élections depuis le mois d'août, le gouvernement avait le devoir de réagir!

«L'idée des élections à date fixe, c'était d'égaliser les chances, donc d'enlever au parti qui est au gouvernement la possibilité de le faire à partir de ses calculs à lui... à partir du moment où l'opposition peut nous défaire, dans un contexte minoritaire, on n'a pas le choix nous, d'égaliser les chances et de se préparer à toute éventualité. C'est ce qu'on fait», a dit Bernard Drainville.

Le déclenchement d'un scrutin est la prérogative du premier ministre qui décide de lancer les dés et il en avise le lieutenant-gouverneur, tout simplement. Si on allait en élections précipitées ce serait sur la base de calculs partisans faisant espérer une majorité, rien d'autre.

Malgré beaucoup d'esbroufe, les libéraux et les caquistes n'ont pas présenté, durant cette session, de motion entraînant la chute du gouvernement et attendent le budget du printemps pour actionner la trappe.

Le ministre Drainville a fait du millage en présentant son projet de loi qui allait «redonner la date des élections» au peuple et mettre fin aux calculs bassement partisans. Le député solidaire, Amir Khadir, a remis sur le nez du ministre qu'il en faisait un «engagement moral» pour tous les gouvernements.

Le PQ avait fait des élections à date fixe une promesse électorale. On n'avait sans doute pas prévu former un gouvernement minoritaire.

Dans une situation aussi fragile, on aurait pu s'abstenir de déposer un projet de loi qui risque d'être foulé aux pieds dès que l'occasion se présente.

La loi 3, doit-on en déduire, c'était du marketing politique.

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