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Le désespoir de Drainville

L'agressivité démontrée par Bernard Drainville lors du 3e débat à la chefferie du Parti québécois pourrait lui faire perdre des appuis. Les péquistes semblent décidés à vivre «leur moment PKP» et ils tolèrent mal qu'on pousse dans le coin celui qui est le meneur dans cette course qui tire à sa fin.
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L'agressivité démontrée par Bernard Drainville lors du 3e débat à la chefferie du Parti québécois pourrait lui faire perdre des appuis. Les péquistes semblent décidés à vivre «leur moment PKP», comme l'a si bien résumé Jean-François Lisée, et ils tolèrent mal qu'on pousse dans le coin celui qui est le meneur dans cette course qui tire à sa fin.

À l'Imperial à Québec, jeudi, les huées se sont faits entendre quand Bernard Drainville a voulu connaître le calendrier référendaire de Pierre Karl Péladeau. «Dans quoi tu veux nous embarquer Pierre-Karl?...Tu refuses de répondre... Tu veux un chèque en blanc», a lancé le député de Marie-Victorin, affirmant qu'i est temps d'aller «au fond des choses».

En concluant, le débat, Bernard Drainville en a rajouté une couche en mettant en garde les gens du PQ contre la tentation du «sauveur» et les enjoignant de résister au «mirage». Il s'est présenté à nouveau comme le seul capable, au jour 1, de tenir tête au premier ministre Philippe Couillard à l'Assemblée nationale. Il réservait un dernier jab au magnat de presse en ajoutant que lui, il pouvait le faire «sans s'enfarger», allusion directe aux gaffes répétées de son adversaire.

Si l'on se fie aux sondages, le député Drainville a glissé au troisième rang dans cet affrontement et c'est Alexandre Cloutier qui est le bon deuxième et qui peut, donc, espérer un second tour. C'est donc un candidat désespéré, prêt à jouer son va-tout, qui s'est présenté à ce débat.

Il y eu des flammèches entre les seconds violons, Drainville reprochant au député du Lac-Saint-Jean d'avoir changé d'idée sur le pétrole d'Anticosti, la gouvernance souverainiste, la Charte des valeurs.

Pour déstabiliser Alexandre Cloutier, son collègue a sorti des boules à mites un avis juridique émis par ce dernier en 2003 alors qu'il terminait sa maîtrise en droit. Cloutier a encaissé le coup en bas de la ceinture.

Ce débat portait sur le thème de l'éducation et de l'indépendance. Pourtant, on ignore toujours si PKP a l'intention de tenir un référendum dans un premier mandat s'il devient premier ministre. Il s'est contenté d'esquiver les questions litigieuses ou de débiter des banalités sur certains sujets. Visiblement, son conseiller en gestion de crise a fait son travail et PKP avait plus d'assurance que dans les autres débats.

L'ex-journaliste Drainville a posé des questions légitimes dans ce débat, mais les péquistes ne veulent pas «maganer» celui qui leur fait oublier la débâcle du 7 avril 2014. Il a raison quand il souligne que le PQ s'illusionne s'il croit que PKP va réussir là ou des politiciens d'expérience comme René Lévesque, Lucien Bouchard et Jacques Parizeau ont échoué.

Jean-François Lisée a été ostracisé après avoir soulevé des questions, tout aussi légitimes, sur la «bombe à retardement» que constitue le fait que M. Péladeau contrôle un empire médiatique dans un petit marché.

Durant la course au leadership du Parti libéral du Québec (PLQ), une course sans histoire, Raymond Bachand avait osé ramener les liens entre Philippe Couillard et Arthur Porter. L'ex-ministre des Finances a amassé moins de 20% des votes, fini troisième, et, humilié, a laissé la politique.

La culture politique du PQ est très différente de celle du PLQ, mais une course au leadership peut laisser des cicatrices qui guérissent mal. La cohabitation s'annonce difficile.

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