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Les candidats veulent ramener les débats au PLQ

On a souvent observé que Jean Charest exerçait un contrôle absolu sur son caucus et sur le PLQ. Un parti vivant, ce n'est pas pas une chorale et il n'est pas nécessaire de pratiquer l'unanimisme. Les libéraux se sont toujours faits un point d'honneur de se distinguer du Parti québécois qui est régulièrement sur le point d'éclater, en présentant une image d'unité. Résultat, jusqu'à présent, cette course au leadership libéral n'a pas soulevé les passions.
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Radio-Canada.ca

Le Parti libéral du Québec paie le prix pour avoir étouffé, trop longtemps, les débats à l'intérieur du parti.

Les candidats à la succession de Jean Charest ont participé ce week-end à 2 débats, un en anglais, à Montréal, et l'autre, en français, à Gatineau.

Les aspirants-chefs constatent une baisse d'intérêt envers les partis politiques. Raymond Bachand précise même que les citoyens sont prêts à s'impliquer dans l'action politique mais rechignent à signer une carte de membre d'une formation politique.

Il y voit une approche philosophique où un électeur a l'impression d'être plus libre. C'est possible qu'il y ait une désaffection généralisée et que certains, par exemple, préfèrent faire de la politique sur les médias sociaux.

Disons, par contre, que le parti qui a gouverné le Québec pendant neuf ans a offert bien peu de raisons de s'afficher libéral, surtout à la fin de son règne.

Deux candidats qui étaient ministres jusqu'au 4 septembre ont déploré. que le PLQ ait évacué les débats de fond de 2003 à 2012. «Notre parti a perdu cette tradition d'avoir des débats en son sein... un parti ça ne sert pas juste à amasser de l'argent et gagner des élections», a laissé tomber Pierre Moreau, ex-ministre des Transports.

L'animatrice du débat de Gatineau, Dominique Poirier, a rappelé le cas devenu célébre de Martin Drapeau. En 2010, ce militant a pris le micro en plein conseil général pour discuter d'une enquête publique sur la construction sans trouver de secondeur.

«Ça n'a aucun sens», dit maintenant Pierre Moreau à ce sujet. Raymond Bachand en rajoute et affirme que «ce n'était pas l'épisode le plus glorieux, j'étais très mal à l'aise,..un parti ce n"est pas une église mais une coalition...non seulement le parti n'avait plus de débat à son conseil général mais n'avait plus de conventions (assemblées de mise en nomination), de façon générale».

Ayoye.

Philippe Couillard est allé dans le même sens mais s'est gardé une petite gêne puisqu'il avait pris ses distances de la politique depuis 2006.

On a souvent observé que Jean Charest exerçait un contrôle absolu sur son caucus et sur le PLQ. Un parti vivant, ce n'est pas pas une chorale et il n'est pas nécessaire de pratiquer l'unanimisme. Les libéraux se sont toujours faits un point d'honneur de se distinguer du Parti québécois qui est régulièrement sur le point d'éclater, en présentant une image d'unité.

Jusqu'à présent, cette course au leadership libéral n'a pas soulevé les passions et le PLQ a erré en choisissant leur chef à l'ancienne, avec des délégués. Les libéraux fédéraux permettent à des sympathisants de voter pour le nouveau leader, sans être membre du PLC.

Les quatre débats ont été assez ternes et les propositions audacieuses, assez rares. Pierre Moreau s'est fait rembarrer rapidement après avoir suggéré d'abolir les cégeps et de donner un statut permanent à la Commission Charbonneau.

Dimanche, il a joué à nouveau la mouche du coche sur la thème de la santé en faisant valoir que le Québec ne peut consentir plus d'argent à ce secteur (31 milliards$), critiquant implicitement la gestion de Philippe Couillard. Ce dernier a admis, du bout des lèvres, que l'administration de la santé a profité d'un «gonflement» mais qu'il faut éviter de recourir à la scie mécanique pour redresser la situation.

Nulle trace dans le second de dimanche de l'attaque frontale de Raymond Bachand qui, la veille, avait lancé que, pendant que lui et Moreau combattaient la corruption, leur adversaire était le partenaire du Dr Arthur Porter et faisait des affaires en Arabie Saoudite!

Les langues se délient au PLQ alors que les candidats sont à la chasse aux votes. On aurait aimé que cela se produise bien avant.

Débat en anglais du PLQ


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