Débat au PQ, la dérobade

Pierre Karl Péladeau pourra-t-il traverser la course au leadership au Parti québécois sans répondre aux questions les plus directes de ses adversaires?

Le meneur dans cette course a choisi comme stratégie, on l'a vu lors du premier des 5 débats officiels, d'ignorer les autres candidats quand la question posée dérangeait.

Ce fut le cas sur au moins 5 thèmes: l'utilisation de fonds publics pour faire la promotion de la souveraineté, la tenue d'un référendum dans un premier mandat, le renforcement de la loi antibriseurs de grève, le report d'un an du déficit zéro, s'il est exact, par ailleurs, que Québécor a pratiqué l'évasion fiscale.

PKP s'est retranché derrière le fait qu'il n'est plus à Québécor pour esquiver la dernière question. Une dérobade qui n'a convaincu personne, car il doit savoir si c'est vrai ou si c'est faux.

Mal préparé lors des affrontements non-officiels, le député de Saint-Jérôme s'est appliqué cette fois-ci et ses déclarations d'ouverture et de fermeture, scriptées, étaient bien faites.

Pour le reste du débat, l'organisation de M. Péladeau a utilisé une formule connue en politique voulant qu'un élu n'est pas obligé de répondre ou qu'il a tout le loisir de répondre sur un autre sujet. Une tactique que l'on observe tous les jours à la période des questions mais mal venue dans ce type de débat pour choisir un chef.

Le thème de ce premier affrontement, «Finances et Économie», favorisait nettement celui qui dirigeait un empire médiatique d'autant qu'il avait dévoilé, la veille, son plan pour le Québec.

S'il ne s'est pas planté comme on dit, sa prestation n'a pas permis d'éliminer certaines zones d'ombre et confirmé, aussi, qu'il est un piètre orateur.

La bataille pour la deuxième place se joue entre Alexandre Cloutier et Bernard Drainville. Drainville s'est montré le plus agressif et il joue bien sur des accents populistes. «Pierre Karl, tu ne réponds pas, tu n'as toujours pas répondu», a-t-il lâché à un certain moment avec dépit.

Alexandre Cloutier était le moins crispé de la bande des 5, parsemant ses interventions de sourires et de blagues jouant la carte du gars sympathique et volontaire.

Martine Ouellet est la candidate de la cohérence dans le discours et de l'orthodoxie péquiste.

Dès le début du débat, le député Drainville a passé un jab au candidat favori, PKP, en soulignant que lui s'était colletaillé avec le premier ministre Philippe Couillard, avec succès.

Pierre Karl Péladeau devra trouver des réponses s'il souhaite, un jour, faire des débats avec Philippe Couillard, François Legault, Françoise David.

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