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Philippe Couillard a une personnalité très différente de Jean Charest qui avait de la mémoire et une rancune tenace. Généralement, il se comporte comme un gentleman qui croit aux institutions, à la manière de Jacques Parizeau.
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Visiblement bien préparé, le premier ministre désigné du Québec, Philippe Couillard, a trouvé le ton juste au sortir d'une campagne électorale marquée par la rudesse.

Serions-nous à l'aube d'une nouvelle façon de faire de la politique québécoise? On se croise les doigts. Au cours de cette première conférence de presse à titre de PM, Philippe Couillard a répondu avec aplomb à beaucoup de questions et insisté sur le ton qu'il veut imprimer aux échanges avec ses adversaires.

Le chef du Parti libéral a refusé de commenter les propos outranciers de Marc Laviolette et affirmé qu'il «pardonnait» à ses adversaires qui ne l'ont pas épargné au cours des dernières semaines.

Philippe Couillard a une personnalité très différente de Jean Charest qui avait de la mémoire et une rancune tenace. Généralement, il se comporte comme un gentleman qui croit aux institutions, à la manière de Jacques Parizeau.

Il a surpris bien du monde au tout début de la campagne électorale en lançant qu'il «détestait» le discours du PQ. Circonstance atténuante: il voulait démonter à son caucus qu'il avait la fougue nécessaire pour les mener à la victoire.

Dans son entourage on a beaucoup souligné que celui-ci refusait de se salir les mains en participant au lançage de boue. Il y avait, bien sûr, un calcul électoral dans cette attitude. «Cela a été payant avec la clientèle féminine», confiait une source libérale. Cela correspond également au style du bonhomme.

Philippe Couillard a mis en garde contre l'arrogance qui pourrait accompagner un nouveau gouvernement majoritaire. C'est un danger qui guette le PLQ qui peut se percevoir comme le «governing party» du Québec. La dernière victoire convaincante du PQ remonte à 1998 avec Lucien Bouchard qui a fait 42% du vote.

En 2012, les libéraux ont mis plusieurs mois à comprendre qu'ils avaient perdu le pouvoir. La courte victoire de Pauline Marois les avait convaincus que c'était un accident de parcours qui serait vite corrigé. Leur arrogance a alors transpiré dans les débats à l'Assemblée nationale.

Le nouveau premier ministre québécois veut pacifier un Québec qui en a bien besoin.

Avant de se lancer à la recherche d'un nouveau leader, le Parti québécois devrait prendre le temps d'analyser la cause de ce désaveu massif. Durant la campagne qui vient de prendre fin, ce parti ressemblait en tous points au PQ de 2012-13, avant Lac-Mégantic, hésitant et désorganisé.

Du premier au dernier jour de la campagne, il aura fait preuve d'improvisation, au point de priver Pauline Marois d'une sortie élégante, le soir du 7 avril, pour cause d'ambition démesurée démontrée par la «relève» péquiste.

Par ailleurs, François Legault a raison de dire que la CAQ devrait jouer le rôle de «quasi-opposition» étant donné que le PQ est décapité et va se chercher pendant des mois. Rappelez-vous le flottement au PLQ durant la course au leadership.

Le chef de la Coalition a laissé tomber une parole lourde de sens en soutenant que «le pays imaginaire nuit au pays réel».

Son parti est en bonne position pour devenir l'alternative aux libéraux.

Voilà donc un premier pas habilement franchi par Philippe Couillard, le cartésien.

Est-ce que cela peut durer?

Une hirondelle, dit-on, ne fait pas le printemps, particulièrement cette année.

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