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Les amours d'été des conservateurs

Saint-Narcisse-de-Beaurivage a été le théâtre d'une parade exceptionnelle le 24 juin : pas moins de 18 ministres conservateurs menés par le premier ministre lui-même, Stephen Harper. Pas de doute, les grandes manoeuvres ont commencé.
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Saint-Narcisse-de-Beaurivage a été le théâtre d'une parade exceptionnelle le 24 juin : pas moins de 18 ministres conservateurs menés par le premier ministre lui-même, Stephen Harper. Pas de doute, les grandes manoeuvres ont commencé.

Depuis l'élection du 2 mai l'an dernier, le gouvernement fédéral s'est comporté comme si le Québec n'existait pas. Les Québécois se sont entichés de Jack Layton lors de cette élection et élu 5 députés conservateur, une mornifle que ne semble pas avoir apprécié le chef du PC.

Stephen Harper est allé chercher son mandat majoritaire ailleurs qu'au Québec, alors pourquoi se soucier de gens si peu reconnaissants?

Les relations sont empoisonnées entre Ottawa et le très fédéraliste, et accommodant, gouvernement Charest. Les pommes de discorde constituent un verger (registre des armes à feu, loi C-10 sur la justice criminelle, commission des valeurs mobilières, monarchie, assurance-emploi...). Des conservateurs du Québec vous diront qu'on ne donne même plus la peine de répondre au téléphone dans la capitale fédérale, lorsque la demande vient du Québec.

Alors, surprise de voir les conservateurs débarquer en peloton dans un village de Lotbinière et professer leur amour du Québec en agitant le fleur-de-lysée. On apprend, par la même occasion, que le premier ministre Harper a consulté Brian Mulroney, pour lui demander des conseils pour reconquérir le coeur des Québécois, et rencontré secrètement, Jean Charest dans un hôtel de Montréal.

Deux choses expliquent cette soudaine poussée d'affection.

Les élections du Québec sont imminentes et pourraient ramener au pouvoir le Parti québécois. Stephen Harper avait réussi à faire reculer le mouvement souverainiste dans un premier mandat mais il lui donne actuellement du carburant. Il ne souhaite sûrement pas terminer sa carrière en livrant une campagne référendaire au Québec, lui qui ne jurait que par le fédéralisme d'ouverture, à l'opposé des libéraux.

Le ministre Christian Paradis a beau affirmer qu'Ottawa travaillerait avec un gouvernement péquiste (ce qui est une évidence), on devine que ce n'est pas leur premier choix. Le doute s'est donc installé et on craint la reprise du débat constitutionnel.

Par ailleurs, Thomas Mulcair et son NPD sont en train de changer la donne au Canada. Le NPD grignote le vote des conservateurs en Ontario. Les plus récents sondages les mettent à 3 points des conservateurs (32,7%- 35,4%).

Ajoutez à cela le fait que les libéraux fédéraux auront un nouveau chef d'ici un an ce qui devrait les faire sortir des oubliettes.

Le Québec redevient pertinent et pourrait faire la différence.

La Saint-Jean de Saint-Narcisse marque donc la fin de la bouderie conservatrice et un certain réalignement des forces politiques. A Ottawa, on mise sur un «summer of love» et la multiplication des BBQ pour marquer des points. Attention, toutefois, les amours d'été sont souvent bien éphémères.

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