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La commission Charbonneau et son extra de 18 mois

La Commission Charbonneau aurait besoin de 18 mois supplémentaires pour finir de débarrasser le Québec d'un système de corruption bien installé. C'est long 18 mois. La juge France Charbonneau a surpris en demandant une aussi longue prolongation de son mandat, soit jusqu'en avril 2015. Compte tenu de l'étendue de la gangrène, l'échéance de l'automne prochain était irréaliste. Mais un an et demi de plus?
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La Commission Charbonneau aurait besoin de 18 mois supplémentaires pour finir de débarrasser le Québec d'un système de corruption bien installé. C'est long 18 mois.

La juge France Charbonneau a surpris en demandant une aussi longue prolongation de son mandat, soit jusqu'en avril 2015. Compte tenu de l'étendue de la gangrène, l'échéance de l'automne prochain était irréaliste. Mais un an et demi de plus?

Cela signifie que le rapport et les recommandations sur un problème jugé urgent seraient connus 3 ans et demi après que le gouvernement libéral ait enfin dit oui à la tenue d'une commission d'enquête (novembre 2011). Il faut rappeler que cela faisait déjà 2 ans que corruption et construction faisaient les manchettes.

Pendant tout ce temps, l'Unité permanente anticorruption (UPAC) va continuer son travail d'enquête et passer la gratte, avant la commision Charbonneau.

Le mandat de la Commission c'est de démonter un système ( ce qui a été fait à Mtl) qui a abusé des citoyens et non de porter des accusations.

Nul doute, par ailleurs, que l'action javellisante de la Commission et de l'UPAC a un impact sur le secteur de la construction et sur l'ensemble des contrats attribués dans le secteur public. A Québec, le maire Régis Labeaume, a goûté à la médecine de l'Autorité des marchés financiers (AMF) dans le contrat de l'Amphithéâtre. Les règles se sont diablement resserrées et ce n'est peut-être pas fini.

Pour avoir suivi de près les travaux de la Commission depuis le début je pense qu'elle pourrait accélérer la cadence, sans trahir son mandat. Elle semble s'être enlisée dans le dossier de la corruption à Montréal. On n'a pas touché à ville de Laval ou à d'autres municipalités de moindre importance, à peine effleuré le ministère des Transports, pas dit un mot sur Hydro-Québec ou sur les syndicats de la construction. Quant au financement des partis politiques, il a été abordé par la bande et on a bien hâte que les organisateurs viennent témoigner.

À mon sens, les témoignages des Milioto, Borsellino, Marcil, Dumont...ont été étirés inutilement. Dans certains cas, les procureurs de la Commission auraient intérêt à présenter un profil du témoin (plus que de les laisser vanter leurs réalisations) et les confronter immédiatement.

La Commission s'est aussi donné un rythme de travail de 4 jours, 9h30-16h30, avec une pause d'une semaine après 3 semaines d'auditions. On doit conclure que le travail en coulisses nécessite toutes ces heures, mais avant d'accepter une rallonge de 18 mois il faudrait s'en assurer en haut lieu...

Les Québécois qui sont scandalisés tous les jours par les révélations de la Commission éliront leurs maires à l'automne, et iront sans doute en élections générales, sans qu'on ait vidé l'abcès.

Le Québec avait besoin d'une Commision d'enquête sur la construction et l'attribution des contrats publics pour débusquer les parasites, mais 18 mois de plus...

La décision revient à la première ministre Pauline Marois est bien mal placée pour refuser quoi que ce soit à une Commission qu'elle a appelée de tous ses voeux et elle peut compter sur l'appui de l'opposition.

12 mois, ce serait un bon compromis, si on accélère le pas.

Tony Accurso

La commission Charbonneau en bref

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