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Vers une coalition à Ottawa?

Une coalition a plus de chances de succès quand il existe un tiers parti qui peut livrer des députés. Ni le Bloc ni le Parti vert n'ont, à ce jour, la masse critique qui les rend intéressants.
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Le Canada se dirige-t-il vers un gouvernement de coalition après les élections du 19 octobre?

Personnellement, j'en doute, malgré la lutte serrée que se livrent conservateurs, libéraux et néo-démocrates.

Les projections récentes («Too close to call») laissent poindre un gouvernement Harper minoritaire avec 131 sièges ( la majorité est de 170), chauffé par le PLC et le NPD qui obtiendraient plus ou moins une centaine de sièges (95-110).

Il est donc tentant de spéculer sur le jeu des alliances.

Les gouvernements de coalition ne font pas partie de la culture politique canadienne. La dernière tentative en ce sens remonte à 2008 et aurait désigné Stéphane Dion premier ministre du Canada.

Cette coalition bancale avait fait de Dion, Jack Layton et Gilles Duceppe des alliés pour défaire le gouvernement Harper en décembre 2008.

Les conservateurs détenaient 143 sièges, les libéraux 77, le Bloc québécois 49 et le NPD 37 dans un Parlement de 308 députés.

Cette coalition-surprise avait choqué bien des citoyens qui avaient voté 2 mois plus tôt.

Rusé, redoutable stratège, le premier ministre menacé a gagné du temps, reporté un vote fatidique et prorogé la session parlementaire pour conserver le pouvoir.

Les conservateurs ont dénoncé ce «coup d'État» constitutionnel et parlé d'un pacte avec le diable, c'est-à-dire un parti séparatiste.

La coalition s'est étiolée, Stéphane Dion n'a pas survécu aux pressions internes... et Harper est allé chercher son premier gouvernement majoritaire en 2011.

Stephen Harper a dirigé 2 gouvernements minoritaires (2006 et 2008) et je conçois mal, s'il est porté au pouvoir, qu'il veuille le partager alors qu'il entame son dernier tour de piste.

Gouverner comme un gouvernement majoritaire le plus longtemps possible, avant de préparer sa sortie et sa succession, semblerait plus logique.

Une coalition a plus de chances de succès quand il existe un tiers parti qui peut livrer des députés. Ni le Bloc ni le Parti vert n'ont, à ce jour, la masse critique qui les rend intéressants.

Justin Trudeau a proclamé la semaine dernière qu'il ne voyait pas de circonstances où il pourrait assurer la survie du gouvernement Harper et de sa vision «mesquine».

Idéologiquement, libéraux et néo-démocrates sont de proches cousins, mais au cours de cette campagne ils se sont éloignés, notamment sur la gestion des finances publiques. Le NPD c'était l'aile gauche des libéraux avant que Thomas Mulcair ne repositionne le parti au centre.

Une coalition implique des compromis importants sur des politiques défendues en campagne électorale. Le NPD pourrait-il, par exemple, se lancer dans un couteux programme d'infrastructures après s'être engagé à équilibrer les comptes.

Un gouvernement Trudeau se lancerait-il dans un programme national de garderies?

Thomas Mulcair serait-il prêt à confier le pouvoir à son jeune rival, Justin Trudeau, pour se débarrasser de Harper? Cela parait peu vraisemblable.

D'ici le 19 octobre, les chefs des 3 grands partis refuseront de parler de coalition, car cela équivaut à concéder la victoire.

La durée de vie d'un gouvernement minoritaire tourne au tour de 2 ans et on peut penser que Harper ne sera pas de la prochaine campagne.

Dans un scénario minoritaire, un match-revanche est davantage plausible qu'une coalition qui demanderait, il ne faut pas l'oublier, l'intervention du gouverneur général.

D'ici le 19 octobre, les conservateurs vont, sans nul doute, marteler le thème de la stabilité.

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