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Quand la CAQ joue les redresseurs

La Coalition Avenir Québec a présenté, dès le premier jour de cette campagne électorale, son plan de redressement des finances du Québec.
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La Coalition Avenir Québec a présenté, dès le premier jour de cette campagne électorale, son plan de redressement des finances du Québec.

Ce sont les comptables que sont François Legault et Christian Dubé (Lévis) qui ont pris le devant du plancher pour expliquer le cadre financier de la CAQ en conférence de presse.

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»La CAQ présente son cadre financier

«Nous sommes des opérateurs» a fait valoir le chef caquiste pour convaincre les électeurs que cette fois-ci c'est la bonne. Ce n'est pas la première fois en effet qu'un parti promet de revoir la taille de l'État et d'équilibrer le budget. Comme dirait Jacques Parizeau, on a déjà joué dans ce film-là.

Legault (ou Lego) est connu pour avoir lancé Air Transat et l'avoir dirigé. Or, dit-il, j'ai eu à mener une opération de dégraissage quand, notamment, Royal Aviation est venu concurrencer AT. Une entreprise a fait faillite, l'autre a prospéré.

Christian Dubé impressionne depuis son entrée en politique par son sérieux. Ex-v p finances de Cascades et de Domtar il a une expertise dans le redressement d'entreprise. Il s'est pointé rapidement au tableau jeudi pour expliquer la plateforme de la CAQ.

La troisième formation politique s'engage à atteindre l'équilibre budgétaire dès cette année, alors qu'on se dirige vers un déficit de 3 milliards$. Elle veut éliminer la taxe santé et la taxe scolaire, éliminer la hausse des services de garde et une partie de la hausse d'Hydro-Québec, et retourner ainsi 1 000$ dans la poche des contribuables. C'est une bien grosse commande.

Pour y parvenir la CAQ propose de stopper la croissance de la fonction publique qui est constituée de 570 000 ETC, employés à temps complet. En 10 ans, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 70 000 alors que les gouvernements nous promettaient de sabrer dans leur nombre.

Les boomers viennent à la rescousse du Québec en prenant leur retraite en groupe. Cette simple opération par attrition représenterait, aux dires de la CAQ, 5 milliards$ d'ici 2018, dont 521 millions$ cette année.

Quant aux coupures elles seraient faites dans les crédits d'impôt aux entreprises (450 millions$), dans les dépenses en informatique (300 millions$), les contrats d'approvisionnement (250 millions$), auquel il faudrait ajouter 200 millions$ de récupération de l'argent de la corruption.

En prime, la Coalition est persuadée qu'elle peut réduire le nombre d'emplois dans l'administration publique (ils sont 220 000) et en ajouter dans les services de première ligne (écoles, hôpitaux).

Le plan financier de la CAQ apparaît si simple (simpliste diront le PQ et le PLQ) qu'on se demande pourquoi il n'est pas déjà en vigueur, sinon par manque de volonté politique.

On nous fait croire qu'on ne remplace plus un employé de l'État sur deux alors que la fonction publique ne cesse de profiter.

En 1985, Robert Bourassa avait présenté son swat team d'hommes d'affaires, dont Paul Gobeil, pour repenser l'État. Fortement contesté, le rapport Gobeil n'a jamais été appliqué. En 2003, Jean Charest a vendu la réingénierie avant de plier quand 50 000 personnes ont marché sur le Parlement.

La différence cette fois-ci, c'est que la démographie joue en faveur des politiciens. En 2012, la CAQ a été ridiculisée en proposant d'éliminer 6 000 emplois à Hydro-Québec. Or le navire amiral du Québec élimine des postes par milliers actuellement.

François Legault soutient que son adversaire principal c'est la résignation des citoyens qui n'y croient plus.

Collectivement, nous en sommes venus à adhérer au slogan de Réno-Dépôt: «si ça existait, on l'aurait».

Il manque encore bien des données dans le cadre financier de la CAQ qui projette de déballer le tout, graduellement, au fil de la campagne électorale.

Son cadre financier force une réflexion, c'est déjà ça.

Dévoiler un budget en début de campagne c'est audacieux. Mais la Coalition a-t-elle le choix des moyens si elle veut s'imposer?

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