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Le Bloc québécois commet une grosse bêtise en précipitant le couronnement de Martine Ouellet.
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Le Bloc québécois commet une grosse bêtise en précipitant le couronnement de Martine Ouellet.

Une courte campagne de 10 semaines confère un avantage indéniable à la députée de Vachon sur des candidats potentiels.

Les bloquistes ont choisi d'ignorer les mises en garde de leur ancien chef, Gilles Duceppe, qui les enjoignait de repousser la course au leadership en 2018. Ou est l'urgence? D'autant que, si elle gagne la course, Martine Ouellet ne pourra mener la charge à la Chambre des communes.

Gilles Duceppe mettait aussi le doigt sur le bobo en soulignant qu'il y a «confusion de genres, des rôles», car il ne voit pas comment on peut, à la fois, siéger à l'Assembée nationale et être chef du Bloc québécois à Ottawa, une réalité que Martine Ouellet et ses partisans refusent de voir.

2018 constituait, à ses yeux, un «accommodement raisonnable» permettant à la députée de quitter son siège à la veille des élections provinciales.

Le futur chef du Bloc, bien que non élu au Parlement, doit diriger une aile parlementaire de 10 députés, préparer la période des questions, s'occuper de l'intendance du parti, donner des entrevues, faire des tournées... Martine Ouellet prétend pouvoir combiner les deux jobs. C'est se moquer de ses électeurs de Vachon et considérer que c'est une «jobine» de les représenter.

Au plan stratégique, le Bloc serait en porte-à-faux avec le Parti québécois si Martine Ouellet est désignée le 22 avril. Le PQ de Lisée repousse au-délà de l'horizon (six ans) la tenue d'un référendum. Martine Ouellet annonce qu'elle veut aller à Ottawa pour préparer l'indépendance et, bien sûr, défendre les intérêts du Québec. Candidate contre Lisée, elle tenait mordicus à un référendum sur la souveraineté dans un premier mandat.

Martine Ouellet est la figure de proue des souverainistes pressés qui refusent de constater que la jeune génération, notamment, ne les suit plus.

Que fera le Bloc à Ottawa si le PQ de Lisée ne prend pas le pouvoir à Québec en 2018?

Par ailleurs, Martine Ouellet n'a pas démontré au cours de sa carrière de grandes qualités de rassembleuse. Elle s'est présentée à la chefferie du PQ en 2015 et 2016 et n'a pu se pavaner avec un seul collègue-député qui l'appuyait. Les députés péquistes se sont gardés, publiquement, une petite gêne, mais ils étaient heureux d'apprendre qu'elle lorgnait la direction du Bloc.

Ministre des Ressources naturelles sous l'administration Marois, on se rappelle d'une ministre qui faisait le vide dans son entourage (Cf Dans l'intimité du pouvoir de Dominique Lebel).

Le Bloc deviendra-t-il le dernier bastion des indépendantistes déçus de constater que leur option est sur la glace à Québec?

Martine Ouellet donne l'impression qu'elle veut être cheffe de quelque chose (2015-2016-2017). Si elle est couronnée le 22 avril, elle devrait assumer son choix et démissionner comme députée de Vachon.

Sinon, elle ne fera que nourrir le désenchantement des électeurs et nuira à la cause.

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Martine Ouellet candidate à la direction du Bloc québécois

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