La fin de la session parlementaire à Québec permet de faire des bilans. Voici mon bulletin de l'équipe ministérielle de Pauline Marois. Après 9 mois au pouvoir, le gouvernement lui-même n'atteint pas la note de passage.
Pauline Marois - première ministre:
Elle démontre plus d'assurance en Chambre mais elle est, ultimement, responsable du cafouillage généralisé qui en fait le gouvernement de tous les reculs.
Note: C
Stéphane Bédard - Conseil du Trésor et leader en Chambre
Véritable no 2 du régime et homme de confiance de la première ministre. Administre les compressions dans l'appareil avec rigueur. Inutilement querelleur à l'Assemblée nationale.
Note: A au Trésor, B comme leader.
Nicolas Marceau - Finances et Économie
Après s'être extirpé de la confusion sur la taxe-santé (taxe non-abolie) il a été plus solide et s'est imposé en tant que no 3 de cette administration. Moins professoral qu'au début.
Note: A
Agnès Maltais - Travail, Emploi, Solidarité sociale
Elle traîne le fiasco des coupures à l'aide sociale, fiasco devenu le symbole d'un gouvernement qui aurait abandonné les gagne-petits. Tout ça pour un maigre 20 millions$. Malhabile de faire la leçon à Ottawa quand on coupe les démunis.
Note: E
Bernard Drainville - Institutions démocratiques et Participation citoyenne
Grand talent de communicateur dans un rôle mineur. Avait oublié les 142 000 étudiants dans son projet de loi qui permet de voter dans les institutions post-secondaires! Aura l'occasion à l'automne de se faire valoir avec les «valeurs québécoises». En réserve de la République.
Note:B
Bertrand Saint-Arnaud - Justice:
Efficace et discret comme il se doit à ce poste mais est redoutable en Chambre.
Note: A
Nicole Léger - Famille
A démontré quotidiennement son parti-pris anti-garderies privées traitées plus durement que les émeutiers du printemps passé.
Note: E
Marie Malavoy -Éducation
N'a pas répété une gaffe du type anglais: langue étrangère. A refilé ses compressions aux commissions scolaires mais elle devrait redouter le retour du balancier.
Note: C
Jean-François Lisée - Relations internationales
Départ canon, suivie d'une série de maladresses (Our Home, le bilinguisme, le français dans les institutions fédérales...). Plus discret depuis quelques semaines. Visibilité en Chambre inversement proportionnelle à celle sur les médias sociaux. Un autre talent en réserve de la République.
Note: C
Sylvain Gaudreault - Transports et Affaires municipales
La révélation de la première session a commencé à «pomper l'huile» peut-être en raison de sa surcharge de travail. Horrifié par les «extras», il en a signés pour 38 millions$ en quelques mois.
Note: B
Martine Ouellet - Ressources naturelles
Mauvais casting à ce poste. Le dossier des redevances minières lui a été retiré de façon un peu humiliante..
Note: E
Alexandre Cloutier - Affaires intergouvernementales et Gouvernance souverainiste
Responsable d'un dossier qui ne lève pas. L'épisode du voyage raté en Écosse a terni sa superbe. Le jupon dépasse quand c'est lui qui annonce la création de la commission Duceppe sur l'assurance-emploi.
Note: C
Réjean Hébert - Santé
Démontre beaucoup d'aplomb en Chambre. Son véritable test portera sur la taxe-autonomie et il a donné des indications contradictoires.
Note: B
Maka Kotto - Culture
Peu à dire. Une maladresse d'avoir fait venir à Montréal l'ensemble des représentants du Québec...sans daigner les rencontrer.
Note: B
Stéphane Bergeron- Sécurité publique
Grosse déception. Non seulement il erre dans le choix de la commissaire Carbonneau dans sa commission d'enquête mais il leur dicte la conclusion de leur travail. Se met à dos sa clientèle,
Note: E
Pierre Duchesne - Enseignement supérieur
Disparu de l'écran-radar depuis le Sommet qui a consacré la victoire des carrés rouges. On avait fini par croire qu'il était le vrai ministre de l'Éducation.
Note: C
Diane de Courcy - Immigration et Communautés culturelles
Solide en Chambre elle a piloté le délicat projet de loi 14 sur la Charte du français... reporté à l'automne. Embarrassée par les déclarations d'un adjoint qu'elle a gardé en poste.
Note: B
Elaine Zakaib - Politique industrielle
Cette néophyte a subi un revers cuisant avec son projet de loi créant la Banque de développement. A appris à la dure.
Note: D
Yves-François Blanchet - Environnement
Vedette montante du PQ. Beaucoup de confusion sur l'exploitation du pétrole au Québec.
Note: C
François Gendron- Agriculture, vice-premier ministre
Valeur sûre, apprécié de ses pairs. Sa politique de Souveraineté alimentaire a été bien accueillie bien qu'elle implique que le panier d'épicerie devrait coûter plus cher.
Pascal Bérubé - Tourisme; Gaétan Lelièvre - Régions; et Véronique Hivon - Santé publique et Jeunesse
Bonne note et mention spéciale à Mme Hivon qui fera atterrir en douceur le projet de loi sur le droit de mourir.
La première ministre soutient que son gouvernement a lancé trop de projets au cours de cette session. Nous avons plutôt vécu le choc entre des promesses irréalistes, ce qui étonne chez un parti aussi expérimenté, et la réalité des finances publiques. Ajoutez beaucoup d'amateurisme et voilà le résultat.
Des mauvais choix au début du gouvernement l'ont rattrapé. Le statut minoritaire ne peut tout justifier et le PQ aurait eu avantage à consulter davantage le PLQ et la CAQ pour faire passer ses projets.
Souhaitons qu'à la reprise en septembre on aura jeté la cassette «C'est la faute des libéraux», déjà usée.
Les politiciens n'ont pas souvent droit à une reprise.
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