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Le PLQ et la pièce manquante

Philippe Couillard a joué la carte du premier ministre en devenir, Raymond Bachand celle du candidat expérimenté et agressif et Pierre Moreau celle du candidat prêt à bousculer certaines vaches sacrées.Le PLQ a complété samedi à Rimouski sa série de 5 débats entre les candidats qui veulent remplacer Jean Charest et devenir, par le fait même, chef de l'opposition le 17 mars.
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Philippe Couillard a joué la carte du premier ministre en devenir, Raymond Bachand celle du candidat expérimenté et agressif et Pierre Moreau celle du candidat prêt à bousculer certaines vaches sacrées.

Le PLQ a complété samedi à Rimouski sa série de 5 débats entre les candidats qui veulent remplacer Jean Charest et devenir, par le fait même, chef de l'opposition le 17 mars.

Ces débats ont permis de cerner davantage les Couillard-Moreau-Bachand mais pas nécessairement où logera le PLQ avec son nouveau chef.

Samedi, ils ont refusé, tour à tour, de se laisser définir comme étant de droite ou de gauche et il faut en conclure que les libéraux sont d'extrême-centre.

J'avoue avoir été déçu de la prestation de celui qui est identifié, par les sondages, comme le meneur dans cette course. Philippe Couillard est rassurant, il connait ses dossiers mais son approche de la politique me semble un peu académique.

Déçu, parce que c'est le seul des candidats à avoir pris du recul face à la politique (il a démissionné en juin 2008) et à ne pas être lié par les décisions du gouvernement Charest depuis. L'ex-ministre de la Santé avait donc les coudées franches et en a bien peu profité.

Philippe Couillard est le candidat à battre pour ses adversaires et il a donc décidé de mener une «campagne positive» et très au-dessus de la mêlée. Les thèmes qu'il a identifiés pour sa campagne ne soulèveront pas les passions dans les chaumières: réforme de la fiscalité, nouveau mode de paiement en santé, gouvernement ouvert (open goverment), reconnaissance de la spécificité du Québec...

Au cours des 5 affrontements il est demeuré très prudent. A l'émission Larocque-Lapierre dimanche il finalement concédé, du bout des lèvres, que les attaques de l'ancien ministre des Finances représentaient des «coups bas».

Les chances que Raymond Bachand demeure au PLQ sont minces si Philippe Couillard est désigé chef. À 66 ans, Raymond Bachand sait que c'est une occasion unique de diriger le PLQ. Son expérience professionnelle et celle, toute récente, de ministre l'a bien servi au cours de ces débats, et il démontré qu'il n'est pas friand de la langue de bois.

Samedi, il disait que l'industrie gazière a «bulldozé» le gouvernement libéral et que le gouvernement Marois «sabote» le Plan Nord. Les électeurs se rappelleront surtout que, durant cette campagne, il a reproché durement à Philippe Couillard de frayer avec le Dr. Arthur Porter et de faire affaire avec l'Arabie saoudite, pendant que lui et ses collègues luttaient contre la corruption. Au début de la campagne au leadership, il avait dit de son adversaire qu'il est un putschiste.

Dans un parti dont la marque de commerce est l'économie, il se présente comme le candidat de l'économie.

Cette campagne aura permis au moins connu des 3 candidats, Pierre Moreau, de se mettre en valeur, de «se distinguer» disait-il à la toute fin.

C'est lui qui voulu lancer le débat sur la structure des cégeps et remis en cause le monopole de l'UPA en agriculture. Il a également proposé de rendre la Commission Charbonneau permanente (après avoir nié sa nécessité durant 2 ans).. Bien que ce soit des débats pertinents, il aurait eu avantage à documenter ses prises de position.

Pierre Moreau se fait fort de ramener les jeunes au PLQ et cherche à prouver qu'il peut brasser la cage.

Qui est le plus nationaliste? Le nationalisme de Raymond Bachand s'articule en économie. Philippe Couillard est le seul à évoquer des négociations constitutionnelles si un jour... Pierre Moreau est fédéraliste et ne joue pas dans cette ligue-là.

S'il veut reprendre le pouvoir le PLQ doit aller chercher le vote qui est allé à la Coalition Avenir Québec (CAQ) comme l'a bien résumé Raymond Bachand qui ajoutait: «les électeurs nous ont dit le 4 septembre (qu'au PLQ) il y a quelque chose qui manque».

Cette pièce manquante ce sera le défi du nouveau chef du PLQ.

Premier débat des candidats à la chefferie du PLQ

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