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Trois mandats pour les maires? Mauvaise idée

C'est une mauvaise idée que de vouloir limiter à trois les mandats des maires des villes de plus de 5000 habitants. Heureusement, le nouveau gouvernement est en mode recul sur cette question. Mme Marois en a glissé un mot dans son discours d'ouverture de la session parlementaire. Cet engagement est devenu, par contre, une «possibilité» qu'il faut discuter avec les élus municipaux et l'opposition... l'équivalent d'un enterrement de première classe.
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C'est une mauvaise idée que de vouloir limiter à trois les mandats des maires des villes de plus de 5000 habitants.

Cette proposition fait partie du programme du Parti québécois et était défendue, jusqu'à récemment, par la première ministre Pauline Marois.

Heureusement, le nouveau gouvernement est en mode recul sur cette question. Mme Marois en a glissé un mot dans son discours d'ouverture de la session parlementaire. Cet engagement est devenu, par contre, une «possibilité» qu'il faut discuter avec les élus municipaux et l'opposition... l'équivalent d'un enterrement de première classe.

La prémisse de la limite de trois mandats (deux pour le premier ministre) semble être que le pouvoir corrompt nécessairement et qu'un maire peut chercher à se remplir les poches après 12 ans.

Le malhonnête le sera dès le premier jour et n'attendra pas son dernier mandat pour profiter de sa position.

Le Québec a voté à répétition pour des maires intègres et quasiment indélogeables. Yves Ryan à Montréal-Nord (38 ans), Jean-Paul L'Allier à Québec (16 ans), Andrée Boucher à Ste-Foy (18 ans), Jean Tremblay à Chicoutimi-Saguenay (25 ans)... à qui on n'a rien à reprocher au plan de l'éthique.

Cette proposition créée par ailleurs deux classes d'élus puisqu'elle ne s'appliquerait pas aux députés ou ministres, en ce sens, elle est insultante pour les élus municipaux. Quelques minutes après avoir rendu hommage au vétéran François Gendron (Abitibi-Ouest) en Chambre, Mme Marois évoquait la limite des trois mandats pour les maires!.

Dans le climat actuel, il peut être tentant pour le nouveau gouvernement de ratisser trop large dans sa lutte à la corruption et à la collusion.

Le projet de loi 1 sur l'octroi des contrats dans le secteur public est la pièce maîtresse du gouvernement Marois qui espère le faire adopter d'ici... un mois.

C'est un projet costaud mais perfectible. Le député libéral Sam Hamad est allé trop loin hier à l'émision Larocque-Lapierre en le qualifiant de «chiffon». Les libéraux ont raison toutefois de s'interroger sur la bureaucratie qui va entourer sa mise en oeuvre par l'Autorité des marchés financiers (AMF) en liaison avec l'UPAC. Il faudra des mois pour accréditer les entreprises du Québec.

De même, la notion de «confiance du public» nécessaire à l'obtention d'un permis pour faire affaire avec une entité gouvernementale demeure vague à souhait.

De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) veut inclure des articles qui protégeraient les sonneurs d'alerte dans la fonction publique et puniraient, parallèlement, les corrompus. Le gouvernement fédéral a déjà des dispositions pour protéger les «whistleblowers» qui dénoncent des scandales.

Les témoignages des Surprenant et Leclerc (ce dernier a fait preuve d'une telle désinvolture) devant la Commission Charbonneau donnent des hauts-le-coeur et les gens ne comprennent pas que des individus, qui ont abusé de leurs postes durant des années, s'en tirent si facilement, pour le moment.

Il faudrait éviter de bâcler le travail parlementaire pour faire plaisir au bon peuple, d'autant, que la Commission Charbonneau entame à peine son grand récurage.

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